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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 14:38

- Il… Il va s’en sortir ? Michael ? Il va s’en sortir n’est-ce pas ? Ne cessait de demander Marco.

- Je ne sais pas. Dit l’alpha, la voix empreinte de tension retenue. Lucy peut faire des miracles mais…

- Mais il faut le sauver ! supplia de nouveau Marco. C’est… c’est de ma faute ! Il s’est mis devant moi et il a pris le coup du vampire pour me protéger !

- On sait Marco. Calme-toi ! Tu n’as rien fait de mal. Ajouta Nathan.

- Oui, il a pris sa décision seul, c’était son rôle de dominant de te protéger ! dit Michael.

- Mais s’il ne s’en sort pas ? Si Lucy n’arrive pas à le soigner ? S’inquiéta de nouveau le plus jeune loup.

- Et si vous la fermiez plutôt ! Explosai-je. Bordel ! Comment je suis censée me concentrer avec tout le boucan que vous faites ? Vous croyez peut-être que c’est facile ? C’est le troisième loup gravement blessé que je dois soigner ce soir et j’en ai ma claque de devoir guérir mes amis alors vous allez la boucler sinon, les dernières force qui me reste, c’est pour vous botter le cul que je vais les utiliser.

Cela faisait déjà cinq bonnes minutes que je m’échinais à faire sortir mon pouvoir par quelque moyen que ce soit et l’état de Thomas ne cessait d’empirer. Une mare de sang aux proportions hallucinantes – un corps pouvait-il réellement contenir autant de sang – s’étendait sous lui. Son T-shirt en lambeau laissait apparaitre trois longues griffures qui lui barraient tout le torse, de l’épaule gauche à la hanche droite. Les plaies étaient profondes et laissaient entrevoir les os de la cage thoracique sous les muscles déchiquetés. Et si on ajoutait à ça, la petite séance de voltige que lui avait fait subir Michael, c’était déjà un miracle que son cœur continue de battre, faiblement certes, mais il battait néanmoins. Mais en attendant, mon pouvoir refusait de se montrer, et j’avais beau essayer de tirer de toutes mes forces sur le filament qui composait la base de mon pouvoir, rien ne se produisait. Et ces trois idiots ne cessaient de me distraire avec leurs jérémiades.

Plus les minutes défilaient, plus la sensation que j’allais perdre Thomas se faisait sentir.

- Meeeeerde ! Jurai-je à voix haute. Pourquoi ça ne veut pas marcher ?

- Amour, calme-toi, peut-être que…

- Peut-être que rien du tout d’accord ! Hurlai-je sur Michael. Tu n’en sais rien du tout ! D’ailleurs moi non plus je n’en sais rien, je ne comprends rien à ce putain de pouvoir qui fonctionne que quand ça lui chante ! En fait le seul qui semblait y comprendre quelque chose est en train de me claquer entre les doigts sans que je ne puisse rien faire !

Je hurlais parce que j’étais en colère. J’étais furieuse. Furieuse contre les vampires qui avaient fait tant de mal ce soir, furieuse contre les loups qui n’avaient pas réussi à se défendre, et furieuse contre moi-même qui n’étais pas assez forte pour protéger ma meute.

- Qu’est-ce qu’il te dirait ?
Je relevai la tête pour voir apparaitre Van sur le pas de la porte, le loup de Julian sur ses talons.

- Quoi ?

- Allez ma belle ! Tu le connais depuis trois ans. C’est ton ami et ton confident depuis tout ce temps. Moi tu me connais pour des raisons différentes et Michael c’est pareil, mais lui tu le connais parce que votre amitié s’est forgée avec le temps alors s’il y a une personne capable de savoir ce qu’il dirait en ce moment, c’est toi.

Je regardai Van, mon loup, mon frère comme si je le rencontrais pour la première fois. Je le connaissais taquin, espiègle et narquois, mais c’était la première fois que j’entrevoyais en lui la sagesse, et l’esprit vif, que lui avait conférer ses nombreuses années d’existence.

- Van… Gémis-je avant d’éclater en sanglot. Je ne sais pas… J’ai l’impression de ne plus rien savoir…

Van me sourit et son sourire fatigué creusa de petites ridules d’expression aux coins de ses yeux. En cet instant, il aurait pu porter une longue barbe blanche que ça ne m’aurait pas surprise outre mesure.

- Bien sûr que tu le sais. Réfléchis bien. Se contenta-t-il juste de me dire.

J’inspirai profondément, cherchant un souvenir de Thomas, de sa voix douce, calme et profonde, et cherchant ce que cette voix aurait pu me dire pour m’aider.

- Il me dirait de me calmer. Soufflai-je enfin. Il me dirait que mon pouvoir fait appel à mes sentiments et que ce n’est pas la colère que j’utilise pour soigner.

- Non en effet ! Acquiesça Van. Tu es une alpha Lucy, et pas seulement parce que Michael a fait de toi sa compagne. Tu l’as toujours été, c’est inscrit en toi. Maintenant, dis-moi quel sentiment tu utilises pour guérir ?

Son sourire entendu me disait qu’il connaissait déjà la réponse, mais je savais – et lui aussi sans doute − qu’en cherchant la solution moi-même, je prendrais vraiment conscience de la réalité du fait.

- Le besoin de protéger. Dis-je dans un souffle, alors que tout me paraissait soudain d’une clarté absolue.

Le sourire du lieutenant s’illumina un peu plus et j’eus la curieuse impression de me trouver face à un père fière de son enfant.

 - C’est très bien ma belle. Maintenant, guéris-le ! Me dit-il comme s’il n’avait pas douté une seule seconde de ma capacité à y arriver.

Je souris et me concentrai de nouveau. C’était vrai, à chaque fois que j’avais fait appel à ce pouvoir de guérison, j’avais voulu protéger mon patient.

Je cherchai donc au fond de moi, ce qui me reliait à Thomas, les années d’amitié que nous avions partagé, les sentiments profonds que nous ressentions, ma peine lorsqu’il m’avait raconté son histoire, mon désir de le réconforter et d’effacer sa douleur et… mon besoin de lui, à mes côtés, en tant qu’ami important, dans ma vie, tout simplement.

La lueur dorée s’échappa aussitôt de moi, se précipitant sur les blessures de Thomas, s’infiltrant dans chaque parcelle de son corps. Ça allait être difficile et épuisant mais, je le savais, j’en étais sûre, j’allais le sauver… oui ! J’allais le protéger.

 

Il faisait sombre autour de moi et mes yeux ne parvenaient pas à s’habituer à l’obscurité. J’avais terriblement chaud et pourtant des frissons parcouraient tout mon corps. Une odeur désagréable emplissait mes narines et j’avais du mal à respirer. J’essayai de me relever mais je me cognai à quelque chose de dur et pour ne pas m’écrouler au sol, j’essayai de me raccrocher à n’importe quoi à ma portée. Mes mains se posèrent sur une paroi rugueuse, humide et tiède. Le mur auquel je m’étais agrippée était désagréable à toucher, un peu comme quelque chose de poisseux mais il avait au moins le mérite de m’empêcher de tomber et de me permettre d’évoluer alors que les ténèbres m’entouraient.

J’avançai à tâtons, incapable de savoir où je me trouvais mais certaine que je devais bouger. Quelque chose semblait me pousser vers l’avant, le silence était complet et pourtant je ressentais une sorte d’appel provenant de la direction vers laquelle je me dirigeais. Au bout d’un long moment, mes yeux perçurent une lueur diffuse et vacillante et plus je m’en rapprochais, plus les ténèbres reculaient. Finalement je parvins à reconnaitre l’endroit dans lequel je me trouvais. C’était un tunnel, un tunnel aux parois rocheuses et ruisselantes. Je parvenais enfin à y voir assez clair, surtout grâce à la lueur qui se faisait de plus en plus vive au fur et à mesure que je m’en rapprochais, et j’avançai sans l’aide des parois.

Ma progression me fit déboucher dans une cavité plus grande de la roche, une sorte de grotte. Au centre, un feu écarlate crépitait sur quelques bûches calcinées, origine de la lueur qui m’avait menée jusque-là. Et au-delà, une silhouette sombre se dessinait.

Tout de noir vêtu, un long manteau de cuir lui descendant jusqu’aux pieds, la silhouette releva la tête en m’entendant approcher. L’homme me regarda d’un air choqué, ses beaux yeux bleus pâles écarquillés. Un tremblement le secoua, agitant ses longs cheveux blancs. Il n’avait pourtant pas l’air vieux, bien au contraire. Il était incroyablement beau, de cette beauté qui ne semble pas naturelle sur terre, trop irréprochable, trop parfaite, comme les statues modelée par la main d’un sculpteur.

Lorsqu’il ouvrit la bouche, sa voix profonde résonna en moi comme un million de carillons tintinnabulant.

- Que fais-tu là ? Il n’est pas temps. Retourne d’où tu viens.

- Je ne sais pas où je suis. Dis-je, d’une petite voix apeurée.

- Bien sûr que tu l’ignores. Je te l’ai dit, il n’est pas temps. Lucinda, rentre chez toi !

L’homme connaissait mon nom et bien que je ne l’aie jamais rencontré, ce constat me réchauffa le cœur plus profondément que le brasier qui ne se trouvait qu’à quelques mètres de moi.

- Comment faire pour rentrer chez moi ?

- Si tu ne sais pas comment rentrer, tu ne dois pas venir. Me dit-il en secouant la tête, et sa désapprobation me fit l’effet d’un coup de poignard en plein cœur.

- Mais je ne l’ai pas fait exprès. Protestai-je pour me défendre.

- Evidemment ! Dois-tu me faire répéter sans cesse la même chose ? Il n’est pas temps !

- Mais quand sera-t-il temps alors ?

Le visage de l’homme se radoucit instantanément.

- Bientôt mon amour. Bientôt.

Et tandis que je buvais ses paroles, ses lèvres s’étirèrent, ses yeux se plissèrent, et mes jambes me lâchèrent. Il venait de me sourire et ce sourire… c’était le mien.

 

En ouvrant les yeux, la première chose dont je me rendis compte fut que mes poumons me faisaient mal. J’avais pris une trop grande inspiration en me réveillant en sursaut.

- Dieu merci, chérie, tu es enfin réveillée ! S’écria Marli.

Je tournai les yeux pour constater qu’elle était assise dans un fauteuil à côté de mon lit, me tenant la main.

- Marli ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Demandai-je d’une voix éraillée et pâteuse.

- Tu t’es effondrée. Après avoir soigné Thomas, tu t’es écroulée et nous n’avons pas réussi à te réveiller. Nous nous sommes tous relayés à ton chevet en espérant que tu finirais par nous revenir. M’expliqua-t-elle, des trémolos dans la voix.

- Marli, depuis combien de temps je dors ?

- Trois jours, chérie. Les trois jours les plus angoissants de ma vie.

Je me redressai d’un bond dans le lit mais me rallongeai aussitôt, prise de puissants vertiges.

- Bon sang ! Trois jours ? Mais comment j’ai pu dormir autant ?  Demandai-je complètement ahurie.

- Eh bien… tu étais vraiment épuisée après nous avoir soignés alors…

- Mon dieu c’est vrai ! Ta blessure ! Comment tu vas ? Lui demandai-je précipitamment.

Marli me sourit et son visage s’illumina.

- Je suis toute neuve ! Tu m’as sacrement bien rafistolée. Dit-elle en soulevant son pull pour m’exposer ses côtes.

Sa peau blanche et laiteuse contrastait avec le rouge de son vêtement et en effet, la blessure avait disparu. Mais en concentrant mon regard sur sa peau, je vis une zone d’environ deux centimètres de diamètre, légèrement plus sombre et en relief. Elle avait une cicatrice.

- Marli… Ta peau… pourquoi tu as une cicatrice ? Lui demandai-je, un peu inquiète. Les loups n’avaient pas de cicatrices, jamais. Leur guérison rapide ne le permettait pas, à fortiori quand je les soignais.

Mon amie prit un air un peu gêné.

- Eh bien… Tu sais… la blessure a été créée par de l’argent. Enfin, c’était plutôt un alliage de plusieurs métaux mais le pourcentage d’argent était suffisant pour nous tuer alors forcément… ça a laissé quelques traces.

- Oh Marli… je suis tellement désolée… Nathan… Me contentai-je de dire, consciente que la terrible blessure de son mari allait se dessiner sur son visage pour le restant de sa vie.

- Ne t’excuse pas Lucy. Ne t’excuse surtout pas ! Tu lui as sauvé la vie et pour ça je t’en serai éternellement reconnaissante. Me dit-elle, sincère, en me prenant la main. Et puis il a toujours été trop beau, j’ai toujours eu peur qu’on me le pique. En plus, j’ai toujours aimé les hommes marqués, c’est un signe de son courage. Ajouta-t-elle pour me faire sourire.

Pour ma part, je ne ressentais aucune envie de rire, j’étais encore à moitié groggy et je me demandais ce que j’avais encore loupé pendant ces trois jours.

- Et où est Michael ? Demandai-je finalement.

Marli soupira profondément.

- Il est là où il n’a pas cessé d’être depuis ces soixante-douze dernières heures. A la cave. M’annonça-t-elle.

- Quoi ? Comment ça ?

- Il y a des cellules à la cave. En générale, elles ne sont utilisées que pour la détention des loups qui perdent la tête où les nouveaux qui n’ont pas encore appris à se contrôler, mais… Ils y ont enfermé le vampire et ils essaient de le faire parler.

- Oh ! Je vois. Me contentai-je de dire, ne sachant pas trop quoi en penser.

Soudain la porte de la chambre s’ouvrit dans un grand fracas, nous faisant sursauter toutes les deux.

- Elle est réveillée ? Brailla Van qui venait de débouler en trombe dans la chambre. Je suis sûr d’avoir entendu sa voix !

J’éclatai de rire en me demandant comment j’avais pu penser à lui comme à un homme sage la dernière fois que je l’avais vu. Mon ami se précipita sur moi et bien qu’il soit seul, j’eu soudain l’impression de comprendre ce que ressentait quelqu’un chargé par un troupeau d’éléphant. Il se jeta quasiment sur le lit, me plaquant dans ses bras et me forçant à me recroqueviller sur moi-même.

- Nom de dieu ! Espèce d’idiote ! Ne me refais jamais plus une telle frayeur ! Me souffla-t-il à l’oreille. Jamais plus !

Sa voix tremblait et son corps, empreint de tension, frissonnait. Je resserrai mes bras autour de lui et le serrai fort moi aussi.

- Je suis désolée. Tu me pardonnes ?

- Hum… Gémit-il seulement contre moi.

- Mais au fait ? Tu n’avais pas le bras cassé toi ? Lui demandai-je à moitié étouffée dans son giron.

- Pfff, tu plaisantes, c’était trois fois rien, je n’ai déjà plus mal.

- Alors là, laisse-moi rire ! Intervint Marli. L’os avait déjà commencé à se reconstruire, mais comme la fracture n’était pas réduite, on a été obligé de le rebriser. Et il a pleuré tout le long comme une fillette. Se moqua-t-elle avant d’éclater de rire.

- Espèce de sale petite vipère ! Ta langue fourchue finira par te perdre. Lui répondit-il avant de rire lui aussi, me décollant de son étreinte juste le temps de lui administrer une pichenette sur le front pour me reprendre bien rapidement dans ses bras.

- Euh… Van… Tu vas finir par m’étouffer. Finis-je par me plaindre.

- Je suis assez d’accord. Intervint une voix grave sur le seuil de la chambre. A moins que tu veuilles me rendre jaloux, tu ferais mieux de la laisser respirer un peu.

J’écarquillai les yeux en constatant qui se tenait dans l’embrasure de la porte. Encore plus grand qu’avant, les épaules carrées, les muscles saillants sous le tissu d’un T-shirt incontestablement trop petit pour lui, Julian souriait, les bras croisés, appuyé contre le chambranle de la porte. Il était méconnaissable et avait l’air d’avoir vieilli de dix ans en quelques jours. Sa mâchoire était plus carrée, ses traits plus adultes, son corps était celui d’un homme et pas n’importe quel homme. En fait il aurait facilement pu prétendre au titre de l’homme le plus sexy de l’année. Pourtant sa chevelure blonde juste en dessous des épaules et ses yeux d’un bleu limpide n’y trompaient pas, c’était bien Julian, pas de doute là-dessus.

Van enfouit sa tête dans mon épaule et gémit.

- Non ! Fiche moi la paix toi ! Pleurnicha-t-il. Lucy, dis-lui d’arrêter ! Il ne me laisse pas respirer deux minutes.

- Allons mon cœur, tu sais bien que tu adores ça. Ajouta Julian en lui envoyant un baiser.

Waouh ! Visiblement, le corps de Julian n’était pas la seule chose à avoir changé ! Son comportement était aux antipodes de ce qu’il avait été jusqu’à maintenant.

- Dans tes rêves seulement Julian ! Dans tes rêves ! Se plaignit Van.

- Oh oui mon cœur, dans mes rêves tu adores ça. Et bien d’autres choses encore ! S’exclama le tout nouveau loup, un sourire suave sur les lèvres.

- Euh… J’ai loupé quelque chose ? Demandai-je en tentant de résister au fou rire qui menaçait de s’échapper de ma bouche à chaque instant.

- Rien qui vaille la peine d’être mentionné… pour l’instant du moins. M’annonça Julian. Mais… J’y travaille.

Marli éclata de rire et il ne m’en fallut pas plus pour laisser éclater mon hilarité à mon tour.

- J’étais certaine que tes sentiments n’étaient pas du chiqué ! Lui dis-je entre deux éclats de rire. Contente de voir que tu es toujours toi-même… pour ça au moins.

Julian s’approcha de moi et Van resserra son étreinte autour de moi.

- Ne t’approche pas d’elle espèce de dépravé lubrique ! Tu vas la contaminer ! Ronchonna-t-il.

- Ravi de te retrouver Lucy ! Tu nous as fait une belle frayeur. Dit Julian avant  de déposer un baiser sur ma joue et d’en voler un sur celle de Van.

- Touche-moi encore une fois et c’est la dernière chose que tu feras. Le menaça ouvertement le lieutenant.

Je perdis toute trace d’humour et me préparai à intervenir au cas où ces deux-là se décidaient à faire un peu plus que se chamailler, mais la tension retomba bien vite lorsque je vis les yeux de Julian pétiller.

- Techniquement, c’est la quatrième fois que tu me dis ça, et pourtant… Julian fit mine de se regarder de haut en bas. Je suis toujours entier.

Je repartais dans un éclat de rire incontrôlable alors que j’assistais à l’insolence affichée du jeune loup.

Van détourna les yeux, un peu gêné.

- Pff ! Bien sûr que oui. Je ne vais pas te mettre une branlée pour un bisou sur la joue. En revanche, j’ai été plutôt conciliant ce matin, mais si je te retrouve dans mon lit encore une fois tu vas passer un sale quart d’heure crois-moi ! l’avertit-il en le pointant du doigt.

Je manquai m’étrangler avec ma propre salive en entendant ça, et Marli me tapota le dos pour m’aider à faire passer la quinte de toux entrecoupée d’éclat de rire.

- Ne rigole pas Lucy ! c’est pas drôle ! Est-ce que tu as une idée de l’effet que ça fait de se réveiller avec quelqu’un qui n’a rien à faire dans ton lit ? Me réprimanda-t-il.

Je soulevai un sourcil en repensant à ma première matinée en tant que compagne de Michael, alors que je m’étais réveillée en compagnie de quatre loups.

- Oui j’en ai une idée assez précise en tête. Me contentai-je dire. Il comprit parfaitement le message.

- Rien à voir ! Me corrigea Van. Crois-moi, ses intentions étaient bien moins louables que les nôtres.

Ca je voulais bien le croire. Il me suffisait de voir le regard que Julian posait sur mon ami pour me rendre compte des pensées lubriques du jeune loup à son égard.

Eh bien voilà qui promettait de belles séances de fou rire en perspective… Du moins, tant que tout cela restait un jeu pour l’un comme pour l’autre. Le problème était que j’avais bien compris que, d’une part, les sentiments de Julian n’étaient pas factices comme l’avait cru Michael de prime abord, et d’autre part que Van ne souhaitait pas le blesser. J’espérais sincèrement que mes deux amis n’allaient pas finir par souffrir de tout ça. Mais pour l’heure je n’avais pas envie d’y voir autre chose qu’une plaisanterie un peu trop poussée, j’avais d’autres préoccupations plus importantes en tête.

- Hé ! Interpellai-je les loups de la pièce, en reprenant mon sérieux. Vous voulez bien me dire comment va Thomas ?

La réaction ne se fit pas attendre et me laissa présager le pire quant à la santé du lycan. Ils détournèrent tous le regard, le sol semblant soudain être devenu plus intéressant que moi.

- Il va bien. Se borna à me dire Van.

- D’accord ! Mais encore… ?

- Il se repose et ne doit pas être dérangé.

- Van… Gémit Marli.

Mais celui-ci lui lança un regard douloureux lui intimant le silence.

- C’est bon, arrêtez ça et dites-moi ce que vous essayez de me cacher, sans grand succès d’ailleurs.

Van soupira et se passa la main dans la nuque d’un air gêné.

- Lucy… Commença-t-il. Il a… désobéi aux ordres…

- Et alors ? Tu le fais tout le temps.

- Oui mais… avec moi, ça ne va jamais aussi loin. Se justifia-t-il, embarrassé. Le sujet de… de Michael et du Maître… c’est tabou tu comprends ? On le sait tous mais on n’en parle pas… et surtout pas à toi. Jamais.

- Van ! Où est Thomas ? Commençai-je à m’énerver.

- Attends, avant ça, tu dois savoir que ce n’est pas une bonne idée d’aller embêter Michael. Il est vraiment sur les nerfs avec ce qui s’est passé, plus le vampire qui ne crache pas un mot. Et puis tu dois aussi savoir que ça aurait pu être pire. Après l’affront que Thomas lui a fait en désobéissant ostensiblement, il était parfaitement en droit de le tuer ou de le bannir de la meute, or, il ne l’a pas fait. Débita-t-il d’une seule traite.

- Van ! Dis-moi où il est. Lui ordonnai-je avec la voix de l’alpha.

- Il est dans une cellule à la cave. M’avoua-t-il aussitôt.

- Quoi ? C’est une blague ? M’insurgeai-je.

- Il est incarcéré jusqu’à nouvel ordre. Mais ça va aller Lucy. Je suis sûr que ce n’est que le temps que Michael se calme un peu et qu’il se rende compte que Thomas a fait ça pour son bien. Tenta-t-il de défendre son alpha. Parfois la loyauté des lycans me tapait vraiment sur les nerfs.

- Sortez tous ! Ordonnai-je. Je dois m’habiller. J’ai deux mots à dire à mon compagnon.

- Lucy… Tenta d’intervenir Van. Mais je n’avais pas la moindre envie de l’entendre déblatérer des justifications qui sonneraient forcément fausses à mes oreilles. Cette fois Michael était allé trop loin, et je n’avais pas du tout l’intention de laisser passer ça. Louve ou non, cette meute était désormais la mienne, au même titre que celle de mon compagnon.

- Sortez j’ai dit !

Les loups sortirent tous de la chambre et je me levai de mon lit. Ça n’allait pas être agréable mais j’allais faire sortir Thomas… quoi qu’il m’en couterait.

 

Suite>>

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