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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 14:35

- Arrête Lucy, je ne plaisante pas. M’avertit Michael.

- Moi non plus ! Alors ça suffit, ma décision est prise ! Et cesse de me couver comme une mère, je veux le voir de mes propres yeux. Lui répondis-je, bien décidée à entrer dans la maison pour constater l’étendue des dégâts.

- Mais bon sang tu ne peux pas voir que je fais ça pour te protéger ! S’exclama mon compagnon. Que t’attends-tu à trouver à l’intérieur ?

- Je n’en sais rien ! D’accord ! Mais je m’en fiche je veux y aller quand même ! Rétorquai-je. Et s’il y a encore un loup vivant je le sauverai.

Michael me saisit par les épaules et planta son regard dans le mien.

- Ils sont morts, amour, ils sont tous morts. M’annonça-t-il sans détour. Tu ne peux plus rien faire, pas dans ton état.

Je fixai toujours les yeux humides de mon compagnon alors qu’il m’annonçait qu’une partie de sa meute avait été décimée par les vampires. Et alors que même à cet instant il ne semblait penser qu’à moi, je ne cessai de me répéter que je devais quand même essayer quelque chose.

- Je sais mon cœur. Lui dis-je en posant ma main sur sa joue. Mais je dois quand même y aller.

Michael ferma les yeux, de découragement sans doute.

- C’est un vrai carnage à l’intérieur… tu ne le supporteras pas. Chuchota-t-il, peut-être plus pour lui-même.

- Je suis forte moi aussi. Je le supporterai je te le promets. Tentai-je de le rassurer. Thomas pourrait te le dire, j’ai tenu bon dans l’antre des vampires alors…

Mais mon compagnon ne m’écoutait plus, il s’était redressé d’un coup et fixait Nathan, Marli et Van tour à tour.

- Est-ce que l’un d’entre vous a vu Thomas ce soir ? Demanda-t-il précipitamment. Je… Je ne le sens plus… je… je ne sens rien du tout… je ne le trouve pas.

Michael se concentrait, les yeux clos pour tenter de retrouver son lieutenant parmi tous les loups de sa meute dont il sentait le pouvoir en lui.

- Je ne l’ai pas vu… mais ça ne veut pas dire qu’il n’était pas là. Admit Van à regret.

Les deux autres loups acquiescèrent avec inquiétude.

- Michael… couinai-je difficilement tandis que les larmes emplissaient tout mon champs de vision d’un voile trouble. Je me raccrochais à l’idée qu’il allait trouver son lieutenant d’un instant à l’autre, je n’avais qu’à attendre, il allait le trouver, c’était certain. Sauf que les secondes passèrent et Michael, figé tel une statue de marbre, continuait de chercher en lui la présence de Thomas, sans la trouver.

N’y tenant plus je partis en courant vers la maison et aucun des loups n’eut le temps de me barrer le chemin. Si Thomas était quelque part, je devais le trouver et… faire tout ce qui était en mon pouvoir.

Je passai par la porte de derrière, qui menait dans la cuisine. Tout était sans dessus-dessous et je manquai trébucher sur une casserole en inox.

Je me précipitai dans le salon, lieu de ralliement préféré des loups. Mais en arrivant dans l’encadrement de la porte, mes jambes cessèrent de me porter et je m’écroulai à genoux, en portant une main à ma bouche dans un cri silencieux. C’était pire que ce que j’avais imaginé, c’était un massacre, un véritable massacre !

Les larmes brouillèrent la vision d’horreur qui s’étalait devant mes yeux et qui avait pris le temps de s’inscrire sur ma rétine.

- Amour… Chuchota Michael juste derrière moi. Je me retournai pour le regarder, lui qui venait de perdre six de ses loups, du moins c’était le nombre de corps que j’avais pu dénombrer dans la pièce. Il tomba à genoux à côté de moi et m’entoura de ses bras, calant ma tête dans son cou pour que je n’aie plus à supporter la scène terrible que j’avais devant les yeux.

- Michael… pourquoi ? Pourquoi ils ont fait ça ? Demandai-je en pleurant.

- Je ne sais pas encore, mais je vais le découvrir… je te promets de le découvrir. Me répondit-il, l’intensité de sa voix faisant vibrer son torse tout contre moi.

- Tu as pu trouver Thomas ? Lui demandai-je en me reculant un peu pour l’observer.

Il détourna le regard sans me répondre, baissant les yeux par la même occasion.

Je me relevai donc en m’appuyant sur l’épaule solide de mon compagnon. Il était mon soutien en toutes circonstances et ce geste n’en était qu’une preuve de plus.

- Qu’est-ce que tu fais ? Me demanda-t-il en retenant ma main dans la sienne.

Je poussai un profond soupir et me résignai à l’inéluctabilité de ce que je devais faire.

- Je dois savoir Michael, je dois savoir si Thomas est ici, parmi les… les loups qui n’ont pas survécu.

Mon compagnon se releva à son tour en gardant ma main dans la sienne.

- Je vais t’aider. Me dit-il finalement.

- Nous aussi. Dit Nathan qui se tenait un peu en retrait dans le couloir, Marli pleurant et hoquetant dans ses bras. Van et Julian sont restés en arrière pour surveiller le vampire.

- Bien, allons-y. dis-je d’une voix moins déterminée que je ne l’avais espéré.

 

La pièce était dans un état épouvantable ! Le canapé blanc, les meubles, la télévision… tout était retourné, détruit, brisé, taché. J’avais l’impression d’entrer dans un monde cataclysmique étranger et je ne reconnaissais rien. De longues estafilades rayaient les murs habituellement immaculés de la pièce. Et le sang… le sang était partout. De longues gerbes déjà noirâtres de coagulation avaient été projetées un peu partout et des flaques rouges sombres s’étendaient sous les six corps, maculant les tapis blancs et se rejoignant parfois sur le carrelage. C’était un vrai cauchemar, un monde apocalyptique, un univers de douleur que, jamais, je n’aurais pu imaginer.

L’odeur métallique du sang imprégnait toute la pièce et je dus retenir un haut-le-cœur en y pénétrant complètement.

Je m’approchai avec hésitation du premier corps, Michael sur mes talons, me tenant par les épaules. Mais alors qu’il s’accroupissait pour retourner le cadavre qui était sur le ventre, je fermai les yeux, soudainement en proie au doute quant à ma capacité à rester dans la pièce une seconde de plus.

- C’est Arthur. Entendis-je Michael s’adresser aux autres personnes présentes. Sa voix paraissait exceptionnellement calme mais quand je rouvris les yeux ses deux mains serrées en poing, tremblaient sur ses cuisses. Je jetai un coup d’œil sur le visage du loup qui avait visiblement été égorgé, je ne me souvenais pas d’un loup du nom d’Arthur mais quand je le vis je me souvins immédiatement de lui, souriant et plaisantant avec ses frères de meute, l’après-midi même, alors que je déballais les cadeaux que m’avait envoyée leur alpha. De nouveau, mon estomac se manifesta douloureusement.

- Et ici, il y a Stan et Vadim. Répondit Nathan avant d’envoyer son poing sur le carrelage.

- Merde, je n’y comprends rien ! Jura-t-il. Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé pour que ça arrive ?

Michael ne répondit pas, préférant se diriger vers le cadavre suivant, mais je savais qu’il se posait la même question, tout comme nous tous d’ailleurs.

- Ici, il y a Victor et… Danny. Nous informa-t-il après avoir vérifié. Ils ont été égorgés.

- Ici aussi. Précisa Nathan. C’est la même chose pour Amal.

- Quoi ? Amal aussi ? demanda mon compagnon.

- J’en ai bien peur.

- Bon sang, il était avec moi depuis le début. Presque aussi vieux que moi… Dit-il, la voix tremblante de colère et de chagrin. Ils me le paieront… ils me le paieront tous autant qu’ils sont.

- Ils ne leur ont laissé aucune chance. Ajouta Nathan. Ils ont tous été égorgés ! Ça signifie qu’ils les ont attaqués par derrière, alors qu’il ne s’y attendait pas. Ça s’est sans doute passé très rapidement et ils n’ont pas dû avoir le temps de comprendre ce qui leur arrivait.

Mais Michael ne semblait pas écouter, et préférait regarder le ciel nocturne à travers la baie vitrée brisée. Son expression neutre ne trahissait rien, mais je sentais au fond de moi un terrible sentiment de culpabilité qui avait le gout amer d’un acte manqué. Ce n’était pas le mien, je le sentais bien, et je sentais aussi que Michael regrettait quelque chose, quelque chose qu’il n’avait pas fait et qu’il aurait dû. Je me dirigeai vers lui pour tenter de calmer son trouble par je ne savais quel acte réconfortant, mais c’est Nathan qui intervint le premier.

- Ce n’était pas ta faute.

Michael tourna des yeux dénués d’expression vers son premier lieutenant.

- Tu as déjà prouvé tout ce que tu avais à prouver et tu es un bon alpha mon frère. Continua Nathan. Ne te blâme pas pour ce qui n’est pas de ton ressort.

- Peut-être… si j’avais… Commença Michael.

- Si tu avais quoi ? Hein Michael ? Si tu avais quoi ? S’emporta le lieutenant. Tu trouves que tu n’as pas encore assez donné de ta personne ? Bordel Michael ! Quinze ans, c’est suffisant… largement suffisant.

Mon compagnon écarquilla des yeux devant la virulence et l’intervention de son ami.

- Nathan qu’est-ce que… ? Demanda-t-il sans pouvoir finir sa phrase.

- Tu crois que je ne sais pas à quoi tu penses ? Bon dieu, je suis ton meilleur ami depuis près de quarante ans ! Je te connais tu sais ! Le coupa-t-il. Tu avais rempli ta part du marché, tu n’as rien à te reprocher… non… surtout pas toi. Pas après ce qu’il t’a fait…

- Loup ! Tais-toi ! Le coupa à son tour Michael. Tu outrepasses les règles que j’ai imposées.  Ne crois pas que ton statut te mette à l’abri de ma colère.

- Est-ce que c’est un ordre de l’alpha ? Demanda le premier lieutenant avec défi. Parce qu’il n’y a pas d’autres raisons à ces règles que sa présence. Combien de temps vas-tu encore lui cacher la vérité ? Finit Nathan en me regardant.

Michael fondit sur son ami à une vitesse ahurissante, le saisit à la gorge et le plaqua contre le mur derrière lui en le soulevant du sol d’une seule main.

- Je ne t’autorise pas à me dire ce que je dois révéler à ma compagne ou non. Hurla-t-il à quelques centimètres à peine du visage de son loup. Et quand je te dis de te taire tu m’obéis, c’est bien compris ?

Marli gémit de peur et je me précipitai sur les deux lycans, m’agrippant de toutes mes forces au poignet de l’alpha pour le faire lâcher prise, sans succès d’ailleurs.

- Michael arrête ! Lâche-le ! Criai-je, mais rien n’y faisait et mon compagnon refusait obstinément de relâcher sa prise, aussi dus-je me résoudre à employer la seule carte qu’il me restait à jouer, la plus répugnante de toutes.

- Je… je suis déjà au courant d’accord ! Lui avouai-je en pleurs. Je sais déjà tout, pour toi, pour le Maître, pour ce qui s’est passé pendant ces quinze ans… je sais tout.

La surprise fit lâcher Michael qui vacilla de quelques pas en arrière, les yeux exorbités d’horreur, alors qu’il me regardait comme s’il ne me connaissait pas.

- Tu… tu… quoi ? Non… tu… tu ne peux pas savoir… Bredouilla-t-il totalement perdu.

Nathan s’écroula à terre en toussant, se tenant la gorge d’une main tandis qu’il indiquait à Marli, de l’autre, de rester loin de nous.

- Si, je sais. Thomas m’a tout racontée, quand nous étions dans le repère des vampires, c’est comme ça que mon pouvoir s’est développé, c’est comme ça que j’ai pu ressentir suffisamment de colère pour l’utiliser, je sais que je n’aurais pas dû mais je voulais savoir, je devais savoir.

Je tentais d’accaparer les pensées de Michael afin qu’il n’ait pas le temps de trop réfléchir, afin qu’il ne décide pas, finalement, qu’il me détestait.

- Tu savais et tu ne m’as rien dit ? Finit-il par dire et le dédain contenu dans ses yeux m’atteignit comme un millier de poignards en plein cœur.

- Je ne voulais pas que tu te retournes contre Thomas et je voulais que tu m’en parles en premier, quand tu l’aurais décidé. Répondis-je en m’effondrant à genoux devant lui, le visage ruisselant de larmes entre mes deux mains.

- Thomas ! Rugit mon compagnon, qui ne l’était peut-être plus à ce moment. Il n’aurait pas dû, il n’avait pas le droit, il…Mais Michael s’arrêta une fois de plus. Il est là ! S’exclama-t-il soudain après une petite pause.

Je relevai la tête, surprise de son changement de ton.

- Quoi ? Le questionnai-je.

- Je le sens, il est là, dans la maison, c’est faible mais je le sens. Répondit-il alors que le bleu envahissait ses pupilles et qu’un grondement s’échappait de sa poitrine. Il partit en trombe, sortant précipitamment de la pièce, à la recherche de Thomas.

- Lucy, suis-le ! Me somma Nathan. Vite ! Il va le tuer si tu ne l’arrêtes pas ! Et il s’en voudra toute sa vie.

Je me relevai rapidement et partis en courant sur les traces de mon loup enragé.

- La colère l’aveugle Lucy ! Tu dois le calmer, et tu dois lui dire ! Il est temps ! Tu dois lui dire, il en a besoin. Entendis-je mon ami crier avant de sortir de la pièce.

Je devais lui dire ! D’accord ! Mais je devais-lui dire quoi ? Me demandai-je pendant tout le temps que je suivais Michael à travers le dédale des couloirs de sa foutue baraque. Et comment allais-je m’y prendre pour le calmer ? Il n’allait surement pas m’écouter maintenant qu’il me détestait. Et il me détestait, je n’en doutais pas, et je n’avais pas besoin de m’arrêter sur le sentiment de haine pure au fond de moi, et qui appartenait à Michael, pour en avoir la certitude. Je le savais parce qu’il était ce genre d’homme, incapable de perdre le contrôle de la situation, incapable de montrer ses faiblesses, fort en toutes circonstances. Il n’avait cessé de vouloir me démontrer sa puissance depuis que nous étions ensemble et je venais de lui dire que j’étais au courant de ce qu’il considérait comme sa plus grande faiblesse. J’étais une idiote, j’étais la plus grosse idiote que la terre n’avait jamais portée et je venais de détruire mon couple, la plus belle histoire de ma vie, en une fraction de seconde.

Michael s’arrêta finalement devant la porte d’un petit cagibi, situé au fond de l’immense garage. Je le rejoignis en courant, espérant arriver à son niveau avant qu’il n’ouvre la porte. Mais au lieu de l’ouvrir, il l’arracha littéralement, l’envoyant valdinguer derrière lui, je me baissai juste à temps pour l’éviter et la voir atterrir sur le Hummer, fracassant compétemment le pare-brise.

Je ne voyais pas ce qu’il y avait dans le cagibi, la silhouette de l’alpha m’en empêchant mais je le vis parfaitement se pencher et soulever quelque chose à bout de bras. Lorsque j’arrivai enfin à sa hauteur, je reconnus, entre les mains de Michael, le corps sanguinolent et sans connaissance de Thomas, pendant dans le vide alors qu’il avait enserré ses mains autour de son cou. Sans réfléchir aux conséquences que cet acte pourrait avoir sur ma vie, ou plutôt sur ma mort, je m’agrippai une fois de plus aux poignets de Michael. Tentative dérisoire de le faire lâcher, s’il en était, je ne pouvais pourtant pas penser à une autre manière d’agir.

- Arrête ! Hurlai-je. Arrête ! C’est ton ami ! Michael, c’est Thomas ! Ne fais pas ça je t’en supplie ! Michael ! Michael ! Par pitié, arrête !

Le lycan furieux finit par tourner les yeux vers moi, peut-être finalement attiré par mes supplications. Nous nous regardâmes pendant ce qui sembla durer des heures.

- Ne me regarde pas Lucy ! Ne me regarde pas pendant que je tue ce traître ! M’asséna-t-il finalement.

- Ce n’est pas un traitre, et tu n’es pas un tueur ! Pas comme ça ! M’écriai-je. Si tu dois en vouloir à quelqu’un c’est à moi et à moi seule, je suis la seule personne vraiment détestable ici ! Je suis la seule à t’avoir menti en prétendant ne rien savoir ! Alors si tu dois tuer quelqu’un tue-moi moi, pas lui !

Je hurlais, m’époumonais, pleurais, tout ça en même temps. Je voulais qu’il lâche Thomas et je voulais me trouver à sa place, les mains de mon loup sur mon cou, si je devais mourir de ses mains pour lui avoir menti alors j’étais d’accord, je le méritais, j’étais répugnante, tellement répugnante !

C’est à ce moment que je compris quelque chose qui me fit me stopper net. Je n’étais pas répugnante, et ces sentiments… ils n’étaient pas les miens !

Je lâchai les poignets de Michael et me jetai à son cou, entourant mes deux bras autour de sa tête, les pieds dans le vide, et je le serrai fort, très fort, jusqu’à ce que mes bras me fassent mal.

- Tu n’es pas répugnant mon cœur, jamais ! Jamais tu ne le seras ! Lui murmurai-je en pleurant pour lui, versant les larmes qu’il n’avait jamais pu verser.

Il libéra immédiatement sa prise sur Thomas qui retomba sans ménagement sur le sol, avec un bruit sourd.

Je pouvais vraiment le sentir maintenant, il ne me détestait pas, non, pas moi, mais lui. Il se haïssait avec tant de force que je n’avais pas pu discerner contre qui cette haine était tournée. Et mon désir de mourir de ses mains n’était en réalité que son propre désir de se supprimer pour échapper à son dégout de lui-même.

Les mains meurtrières de mon compagnon, se firent douces pour me serrer contre lui, et alors qu’il se laissa tomber à genoux par terre, m’enjoignant implicitement de le suivre, je sentis quelque chose que je n’aurais jamais cru sentir sur Michael. De faibles soubresauts agitèrent son dos, et alors qu’il posait son front contre mon cou, des larmes chaudes dégringolèrent sur ma peau, jusqu’entre mes seins et… ce n’était pas les miennes.

Michael pleurait, il pleurait pour la première fois depuis ce qui lui était arrivé avec le Maître, j’en avais la certitude.

- Ne m’en veux pas. Gémit-il entre mes bras, sa voix étouffée contre ma peau. Ne m’en veux pas je t’en supplie. Je ne le supporterai pas, plutôt mourir.

- Michael… haletai-je sous l’émotion. Jamais je ne t’en voudrai. Mon amour tu es un héros ! Tu voulais les protéger je le sais très bien.

- Ce qu’il… ce qu’il m’a fait faire… comment pourrais-tu encore tomber amoureuse de moi après ça ? Sanglota-t-il contre mon cou.

Je souris pour moi-même, il ne pouvait pas me voir mais je souris néanmoins, parce que je venais enfin de comprendre quelque chose qu’il avait pourtant essayé de me faire réaliser depuis le début.

- Parce que c’est trop tard. Lui répondis-je seulement.

- Quoi ? me demanda-t-il faiblement en se reculant un peu, plongeant ses yeux couleur d’émeraude dans les miens.

Je pris le temps de poser ma main sur sa joue maculée de larmes tandis que je lui souriais doucement.

- Pose-moi à nouveau la question. Lui demandai-je.

- Quelle question ?

- Celle que tu ne cesses de me poser et à laquelle je ne donne jamais la bonne réponse. Lui dis-je, toujours en souriant.

Les yeux de Michael se braquèrent sur les miens plus intensément encore. Je savais qu’il venait de comprendre de quoi je lui parlais.

- Quand… Quand tu me regardes… Qu’est-ce que tu vois ? Finit-il par me demander avec hésitation.

Je pris le temps de rassembler mes émotions, cessant de les repousser, mais tentant au contraire de m’en imprégner, de sorte que mon loup ressente ce que je m’apprêtais à lui dire au travers de notre lien.

- Je vois un homme fort, d’une générosité incroyable. Je vois un homme prêt à tout pour protéger les siens. Je vois un héros. Je vois mon avenir mais surtout, surtout… Je vois l’homme que j’aime. Lui révélai-je finalement et c’était facile, tellement facile que je ne comprenais pas comment j’avais pu ne pas m’en rendre compte avant. J’étais folle amoureuse de lui, c’était évident, je n’avais plus aucun doute.

Michael s’assit sur ses talons et ses épaules s’affaissèrent. La tension qui avait animée son corps une seconde auparavant semblait s’être évanouie. Il laissa retomber sa tête en avant et les mèches noires de ses longs cheveux retombèrent devant son visage, m’empêchant de voir l’expression qu’il affichait. Lorsque deux minutes furent passées, sans qu’aucun mot ne dépasse ses lèvres, une angoisse sourde commença à me vriller l’estomac. Mais alors que j’allais lui demander les raisons de son silence, un faible murmure m’en empêcha.

- Encore !

- Quoi ? Demandai-je, pas certaine de l’avoir bien entendu.

Il releva la tête et son regard vert émeraude sembla percer au plus profond de mon âme.

- Dis-le-moi encore !

J’écarquillais les yeux, surprise de son expression dure.

- Michael… tu… tu as compris ce que je t’ai dit ?

- Dis le moi encore ! S’écria-t-il en me saisissant les bras.

- Je… je t’aime.

- Encore !

- Je t’aime.

- Encore. Hurla-t-il.

- Je t’aime. Hurlai-je moi aussi, inquiète que ces mots ne parviennent pas jusqu’à son cerveau embrumé ?

Il se jeta sur moi comme la misère sur le monde. Inexorablement et aussi rapidement que le vent, je ne compris rien avant d’être étendue sur le dos, une main derrière ma tête pour ne pas que je me blesse au moment du contact avec le sol. Ses lèvres implacables se verrouillèrent aux miennes et sa langue s’infiltra dans ma bouche avec dextérité. Sa respiration se faisait haletante, sa main qui tenait ma tête, s’agrippa à mes cheveux et m’attira encore plus proche de lui, m’écrasant contre sa bouche comme s’il souhaitait me fondre en lui. Son baiser n’était pas doux, il n’était pas tendre, il était violent, passionné et douloureux. Mais en cet instant, ravagée par la terreur qui m’avait tenaillée toute la soirée, la douleur d’avoir perdu nos amis et l’amour que nous ressentions tous les deux, je ne voulais pas qu’il en soit autrement.

Je m’agrippai à ses épaules fermes, cambrant mon corps sous lui pour le sentir plus encore, collant autant que possible, mon abdomen au sien, avide de le toucher. Plus rien ne comptait que son corps au-dessus de moi, ondulant dans un simulacre de ce que nous avions tant attendu et souhaité tous les deux. Sa main libre se posa sur mes fesses, d’abord pour me plaquer fortement contre lui et contre sa fermeté turgescente, puis sa main se saisit de la ceinture de mon jean et je sentis une pression s’exercer dessus. Mon dieu, il allait m’arracher mon jean et me prendre, comme ça, sur le sol de son garage, et je n’allais absolument rien faire pour l’en empêcher. Ses lèvres toujours plaquées sur les miennes, sa langue toujours dans ma bouche, sa main toujours dans mes cheveux, il fit craquer les coutures du pantalon et les boutons à ma ceinture. Un grognement provenant du fond de sa poitrine nous fit trembler tous les deux, j’en ressentais les vibrations tout au fond de moi et cette sauvagerie bestiale me plaisait. J’en voulais plus, je le voulais lui tout au fond de moi, plus profondément que tout ce que j’avais jamais ressenti jusqu’alors, et je le voulais tout de suite.

- Oh seigneur…

Le petit cri féminin me tira de mon abandon total et je basculai la tête en arrière pour voir ce qui se passait.

Nathan et Marli se tenait dans l’encadrement de la porte, Marli, une main sur la bouche, et Nathan les bras croisés sur la poitrine, appuyé contre le chambranle, un petit sourire aux lèvres.

- Bien joué ! Dit-il en me regardant d’un air satisfait. Je me demandais comment tu allais t’y prendre pour l’empêcher de tuer son ami, mais je vois que tu t’en es sortie comme un chef.

Michael releva la tête lui aussi, regarda Nathan, ramena ses yeux sur moi, en dessous de lui, arrondissant les yeux comme s’il prenait vraiment conscience de ma présence pour la première fois, puis tourna la tête à droite.

Il suffit d’un seul mot de sa part, et ce qui venait de se passer se brisa en morceau, aussi surement qu’un verre projeté contre un mur.

- Thomas !

 

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