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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 20:33

Ça devait être une erreur ! Oui sans aucun doute, une terrible erreur. Marli ne pouvait pas être blessée aussi gravement. Elle… elle était une louve, elle était forte, sans doute la femme la plus incroyablement forte que je connaissais.

- Amour, allez, tu vas devoir te reprendre, je suis désolé mais on n’a pas de temps à perdre. Me secoua un peu Michael.

Sauf que c’était plus facile à dire qu’à faire, surtout, alors que tout ce dont j’étais capable en cet instant, et ce depuis deux bonnes minutes déjà, c’était de vider le contenu de mon estomac dans le fossé au bord de la route.

A l’instant où mon esprit avait assimilé l’idée que le loup grièvement blessé, étendu sur le flanc, dans l’herbe, était Marli, ma Marli, ma meilleure amie, mon estomac s’était contracté, rejetant la nourriture que j’avais ingurgitée, comme mon esprit rejetait à présent l’horrible vérité.

Nom de dieu, comment tout ça avait bien pu arriver ? Pas Marli, c’était complètement inconcevable. Elle était capable de se défendre, je le savais pertinemment, et de toute façon Nathan l’aurait défendu, quitte à y laisser la vie. Soudain, cette réalisation, stoppa les convulsions de mon ventre. Mon dieu, si Marli était blessée, si elle s’était enfuie en laissant Nathan derrière, alors ça voulait dire que…

Je me redressai précipitamment, envoyant valser la main chaude de Michael qui me caressait gentiment le dos pour m’aider à faire passer plus rapidement ma nausée.

- Michael… si Marli est… Nathan… Fut tout ce que je parvenais à articuler.

Mon compagnon afficha un masque sans expression sur son visage.

- Je sais. Se contenta-t-il de dire, mais le léger tremblement dans sa voix m’apprit qu’il était tout aussi inquiet que moi.

- Michael, il faut que je guérisse Marli. Je… je ne sais pas si je vais pouvoir la soigner, mais je dois essayer. Seulement ça va prendre du temps. L’informai-je en finissant de retrouver mon sang-froid.

- Ca va aller, j’ai confiance en mes loups, je suis sûr qu’ils pourront faire face encore…

- Non ! L’interrompis-je sans prendre de gants. Nous ne sommes qu’à quelques kilomètres de la maison. Toi, tu te transformes et tu les rejoins le plus vite possible. Pendant ce temps je soigne Marli et on vous rejoint avec la voiture dès que c’est fait.

- Quoi ? Tu es folle, je ne te laisse pas seule ici. S’écria-t-il. Nous sommes à un saut de puce de la maison pour des vampires, ils pourraient t’encercler en une seconde. Je reste et je vous protège, et ensuite on ira ensemble là-bas.

- Bon sang, écoute-moi pour une fois toi aussi ! On n’a pas le temps d’attendre ! Je t’en prie Michael. Lui dis-je en larme. J’ai besoin de savoir que tu vas les sauver, je sais que toi tu peux le faire. Ce… ce sont mes amis à moi aussi, ma famille… et je ne veux pas les perdre. Je t’en prie.

Je voyais bien que Michael était tiraillé entre le besoin de me protéger et celui de protéger sa meute. C’était l’un des choix qu’il ne pouvait pas faire alors je devais le faire pour lui.

- Tu y vas et tu les sauves, c’est bien comprit. Lui dis-je en agrippant le col de sa chemise et en utilisant toutes les forces disponibles en moi pour faire appel à la voix de l’alpha. Maintenant !

Les yeux de mon compagnon s’écarquillèrent de surprise, et l’instant d’après il me serrait dans ses bras.

- Je t’aime encore plus quand tu me donnes des ordres.

Une seconde plus tard, il avait disparu, ne m’indiquant la direction qu’il avait pris, que pas le bruit de ses vêtements se déchirant sous l’effet de sa transformation.

Et je me retrouvai alors complétement seule, dans le noir, et le silence à peine interrompu par le bruit des petits animaux nocturnes et la respiration difficile de Marli.

Allez, ce n’était pas le moment de me laisser aller, je devais me reprendre et faire ce pourquoi j’étais si douée.

M’approchant doucement du corps étendu, je me mis à genoux à côté de mon amie.

- Marli, ma belle, ça va aller, je vais te guérir.

Un gémissement plaintif s’échappa du corps immobile, me faisant comprendre qu’elle m’avait comprise mais aussi qu’elle souffrait.

Je me concentrai du mieux que je le pus sur elle, sur son corps déchiqueté et sa blessure la plus grave.

La vague guérisseuse commença immédiatement son effet, et un soupir de soulagement se fit entendre au même moment. Seulement j’ignorai s’il venait de moi ou de Marli.

Je reconstruisais doucement les chairs déchiquetées de mon amie en tentant de ne pas me laisser déconcentrer par les bruits de la nuit. Le problème était que la guérison prenait un temps considérable et je ne comprenais pas pourquoi. Le pouvoir du loup aurait dû m’aider et accélérer les choses, or, j’avais les plus grandes difficultés à soigner Marli plus rapidement qu’un humain. Soudain, en balayant rapidement le corps de la louve grâce à mon pouvoir, je m’aperçus qu’une zone de quelques centimètres ne guérissait pas alors que j’étais passée dessus plusieurs fois. Je me concentrais un peu plus, accentuant la puissance de la vague, mais rien n’y faisait. Il y avait quelque chose qui empêchait la guérison et qui ne parvenait pas à être expulser des chairs. J’allais devoir utiliser autre chose que mon pouvoir, et ça n’allait pas être agréable.

- Marli. Chuchotai-je doucement pour ne pas l’effrayer. Il y a quelque chose qui empêche mon pouvoir de fonctionner et je vais devoir l’enlever mais… ça risque de faire mal. Alors s’il te plait essaie de ne pas bouger.

Je priai pour qu’elle m’ait entendue et comprise, si, sous l’effet de la douleur, elle se mettait à m’attaquer, j’étais très mal.

Prenant mon courage à deux mains, je m’approchai doucement de la plaie aux côtes de Marli, lui faisant sentir par mon contact que je m’en approchais de plus en plus. Lorsque j’atteignis les bords encore ouverts, de la blessure, la louve sursauta mais ne montra aucun signe d’agressivité. Je plongeai donc les doigts dans les lambeaux de chairs ensanglantés, à la recherche de quelque chose qui n’aurait rien à faire là. Je pouvais entendre Marli gronder doucement en serrant les dents sous la douleur. Merde ! Je détestais vraiment mes capacités dans ces moments-là !

- Ca va aller Marli, je… Je l’ai ! M’écriai-je soudain en retirant un ridiculement petit morceau de… je ne savais quoi. Je tentai ensuite de le nettoyer du mieux que je pouvais dans mon t-shirt avant de le porter le plus proche possible de mes yeux qui s’étaient un peu habitués à l’obscurité. Mais ce ne fut pas ma vue qui m’indiqua de quoi il s’agissait mais mon odorat. L’odeur métallique caractéristique qui se dégagea du petit morceau m’envoya une bonne dose d’adrénaline dans les veines. Bon sang, ce métal, j’en étais sure, c’était de l’argent. Ces enfoirés de vampires attaquaient pour tuer, compris-je avec certitude.

L’angoisse m’envahit en une fraction de seconde. Michael était peut-être fort  mais il était tout aussi allergique à l’argent que n’importe quels loups.

Un autre gémissement plaintif me ramena à ce qui se passait à côté de moi. Marli avait toujours besoin d’aide mais cette fois, je ne pouvais plus me permettre de perdre du temps. J’avais sous-estimé la profondeur de ses blessures et à présent je connaissais un moyen d’accélérer la guérison même si j’étais effrayée à l’idée d’utiliser ce pouvoir que je connaissais encore si peu, sur ma meilleure amie. Pourtant j’étais bel et bien décidée à faire tout ce qu’il fallait pour me rendre le plus rapidement possible auprès de mon compagnon.

 

Dix minutes plus tard, je filais au volant de la Lamborghini de Michael, en direction de la maison de verre et de béton, avec Marli sous forme humaine, sur le siège passager. Je ne cessais de la regarder du coin de l’œil, paniquée à l’idée que l’une de ses blessures ne s’ouvre à nouveau.

- Chérie arrête de t’inquiéter, ça va aller je te dis. Tenta-t-elle de me rassurer, mais sa voix était si faible que l’effet fut inverse.

- Marli, je suis désolée, si nous avions plus de temps…

- Je sais mais ça va, tu as guéris le principal et je ne perds plus de sang. Me dit-elle. Moi aussi je veux arriver le plus vite possible.

Ses yeux, habituellement si pleins de joie, étaient à présent hantés… et je savais pourquoi.

Une fois que la plaie la plus importante avait été refermée, elle s’était sentie suffisamment bien pour se retransformer, et elle m’avait alors expliquée que les vampires avaient attaqué une trentaine de minutes plus tôt, sans que personne ne se rende compte de leur présence. Les loups présents avaient alors essayé de se défendre mais les vampires étaient armés de sortes de griffes en argent et la dizaine de lycans présents avaient tout juste réussi à contenir les cinq assaillants. La rage s’était lue sur son visage tandis qu’elle me racontait les évènements qui s’étaient déroulés quelques minutes plus tôt. Mais la rage fut rapidement remplacée par de l’inquiétude, lorsque Marli me raconta que Nathan lui avait demandée de s’enfuir pour essayer de nous trouver Michael et moi, afin de nous ramener le plus vite possible. Elle avait d’abord refusé, ne supportant pas de laisser son compagnon combattre seul contre les sangsues, mais sous ses supplications, et la conscience qu’il leur manquerait le pouvoir de l’alpha pour gagner cette bataille, elle avait fini par céder. Mais alors qu’elle s’enfuyait, l’un des vampires la rattrapa, et la balança contre l’un des murs de la maison, l’entaillant sévèrement au passage, avec ses griffes d’argent. Sa dernière vision avant de s’enfuir dans la forêt bordant la maison fut celle de Nathan se jetant sur le vampire à mains nues en lui hurlant de courir le plus loin possible.

En y repensant, des frissons d’horreurs me parcoururent entièrement. Seigneur s’il était arrivé malheur à Nathan, Marli ne s’en remettrai jamais, Michael non plus d’ailleurs, quant à moi…

Je décidai de ne pas m’attarder sur cette idée effrayante, je devais être forte, pour Marli, pour Michael, et pour le reste de la meute.

Et c’est ce qui me permit de ne pas céder à la panique en hurlant comme une folle durant le dernier kilomètre qui nous séparait encore de la maison.

Au moment où nous nous engagions dans le chemin de terre menant à la demeure de Michael, je décidai d’éteindre les phares, ne tenant pas à dévoiler notre position aux éventuels vampires qui nous attendaient peut-être.

Aux abords de la bâtisse, tout semblait beaucoup trop calme, comme si tout était fini. J’étais partagée entre l’espoir et la frayeur. Si les combats avaient cessé, qui avait gagné ?

Mais un bruit de fracas suivi de verre brisé me détrompa rapidement. Face à nous, un des vampires venait d’être projeté par l’une des baies vitrées, le corps étrangement plié en deux, comme si un terrible impact au niveau de l’estomac, l’avait propulsé au-dessus du sol. La seconde d’après, un loup tacheté s’élança par le trou formé par le vampire pour lui atterrir directement dessus, ses larges pattes écrasant le torse de la sangsue. Le loup ouvrit alors une gueule gigantesque aux crocs proéminents, et l’abattit sans pitié sur le cou du vampire, détachant sa tête qui roula piteusement sur le côté, dans un « crac » humide qui se répercuta jusqu’à l’intérieur de l’habitacle de la voiture.

Je retins avec peine un cri de joie et me tournai vers Marli à la place.

- Est-ce que c’est Nathan ? Lui demandai-je pleine d’espoir. Marli me fixa avec des yeux surpris.

- Chérie, tu ne le reconnais pas ? C’est Michael. Me répondit-elle en me prenant la main.

J’eu un instant de perplexité, et je regardai mon amie sans comprendre. C’était impossible, mon loup à moi était argenté, et sa robe unie. Mais dans ce cas, s’il s’agissait bien de Michael, alors ces taches sur son pelage, c’était… Du sang !

Le mot s’inscrivit en lettres rouges dans mon esprit et sans prendre la moindre des précautions que mon compagnon m’avait recommandée, je sortis en trombe du véhicule, me précipitant pour vérifier l’état de mon loup. En m’entendant arriver, le lycan se retourna d’un bond, en appuie sur ses pattes arrières, prêt à attaquer. Et bizarrement, loin de me freiner dans mon approche, j’accélérai encore ma course pour le retrouver encore plus vite. Je me jetai à son cou à l’instant où j’arrivai à sa hauteur. Ce geste inconsidéré aurait pu me couter la vie mais Michael avait déjà dû me reconnaitre car il ne manifesta aucun comportement agressif envers moi, poussant même un incroyable soupir de soulagement au moment où mes bras se refermaient autour de son encolure. J’inspectai sans tarder la moindre petite parcelle du pelage de mon compagnon pour me rendre compte avec soulagement que le sang ne lui appartenait pas.

- Michael, ça va tu n’as rien ? Lui demandai-je sans me soucier du fait qu’il ne pouvait pas me répondre.

Il se contenta de poser sa truffe humide dans mon cou et je sus exactement ce qu’il ressentait. Il allait bien, maintenant que j’étais là.

Il se redressa une dizaine de seconde plus tard, les oreilles pointées vers l’avant, le regard fixé derrière moi. Marli venait de sortir de la voiture et avançait péniblement dans notre direction.

- Je n’ai pas pu la soigner entièrement mais elle ne perd plus de sang et sa blessure aux côtes est refermée. Mais Michael… Il y avait un bout de métal dans la plaie et… c’était de l’argent. L’informai-je.

Il avait légèrement remué la queue en voyant Marli, manifestant sa joie de la retrouver vivante, pourtant au moment où j’avais mentionné l’argent, il avait baissé la tête comme un signe de découragement. Visiblement il était au courant et il avait dû voir les ravages que les vampires avait fait sur ses loups. Il fallait absolument que je vois de mes propres yeux ce qui s’était passé à l’intérieur, peut être pourrais-je y faire quelque chose, peut-être certains loups pouvaient encore être sauvés comme je l’avais fait avec Marli, peut-être que mes amis s’en étaient sortis.

Tant de questions sans réponse finiraient par me rendre folle, il fallait que j’aille à l’intérieur pour constater les dégâts par moi-même.

Relâchant finalement mon étreinte, je me dirigeai d’un pas décidé vers la bâtisse, mais Michael s’interposa presque immédiatement, me barrant le chemin de son corps de loup.

- Qu’est-ce que tu fais ? M’écriai-je aussitôt. Je dois aller voir s’il y a des blessés.

Mais mon compagnon me repoussa doucement de la tête, me ramenant vers la voiture.

- Michael… arrête enfin, ce n’est pas le moment de faire l’idiot, je dois…

Un bruit de verre brisé écrasé nous fit alors tous tourner la tête en même temps. Nathan, visiblement pas mal amoché, boitait dans notre direction en passant par la baie vitrée qu’avait détruite Michael.

Il semblait sur le point de s’effondrer à chaque pas. Et mon compagnon accourut à ses côtés pour lui apporter un peu de soutien. Marli se jeta presque dans ses bras, en poussant un cri de joie, sans se soucier de leurs blessures à tous les deux. Heureusement, à part quelques entailles peu profondes, Nathan ne semblait pas gravement blessé et sa faiblesse paraissait plus être due à l’épuisement qu’à autre chose. Du moins, c’est ce qu’il me semblait, j’étais restée un peu à l’écart, laissant les loups profiter de leur retrouvaille. Lorsque Nathan m’aperçut finalement, il se dégagea doucement de l’étreinte de Marli et avança vers moi avec un grand sourire, mimant un « merci » silencieux, les bras tendus en avant, prêt à me serrer contre lui pour avoir sauvé sa femme. Ce n’est que lorsque je vis l’horreur traverser ses yeux que je compris qu’il était trop tard.

Un vampire perché sur l’une des branches de l’arbre le plus proche, se jeta sur moi, me renversant complètement sur le sol, tandis que ma tête venait heurter une grosse pierre. Je n’eus pas même le temps de crier, je n’eus pas non plus le temps de réaliser ce qui se passait réellement. Dans un rugissement de rage, une tornade s’abattit sur le vampire, le propulsant à plusieurs mètres de moi. Marli poussa un cri de frayeur terrible et l’instant d’après la tête du vampire roulait à mes pieds. Je regardai les yeux grands ouverts de la sangsue qui semblaient me fixer d’un air moqueur, un rictus affreux déformait sa bouche en une grimace de douleur. Soudain reprenant mes esprits, je poussai malgré moi un cri d’effroi, reculant autant que je le pouvais, alors que j’étais toujours assise par terre, le sol caillouteux écorchant mes mains. Deux bras puissants s’enroulèrent autour de mes épaules et je hurlai de plus belle, un autre vampire venait m’attaquer. Je cherchai à me défendre, envoyant mes mains, mes pieds, de manière désordonnée sur mon assaillant, tentant de me libérer de cette étreinte d’acier. Un bruit terrible résonnait à mes oreilles et je n’entendais rien d’autre que ces grondements assourdissants. Mon dieu sauvez-moi, priai-je intérieurement, je ne voulais pas mourir, pas comme ça, pas sans lui avoir dit que...

- Lucy ! hurlait Michael à quelques centimètres de mon oreille. Lucy ! C’est moi.

Je cessai de me débattre instantanément. Ce n’était pas un vampire, c’était mon loup garou qui tentait de me calmer et d’endiguer la crise de panique qui était survenue à l’instant où j’avais senti le poids du vampire sur moi. Michael avait dû se retransformer en humain pour m’empêcher de me blesser, et le bruit assourdissant n’était autre que sa voix m’enjoignant de me calmer. Je voulais le rassurer quand un autre cri attira toute mon attention. Cette fois c’était Marli, et elle m’appelait, elle hurlait mon nom avec désespoir.

Je me relevais sans attendre, malgré les protestations de Michael, qui aurait voulu s’assurer que mon choc à la tête n’allait pas me causer plus qu’une petite bosse.

J’accourais vers ma meilleure amie, totalement paniquée, agenouillée devant un corps étendu, agité par de fortes secousses. Je me jetai littéralement à genoux, cherchant à comprendre ce qui s’était passé. C’était Nathan, il m’avait sauvée, il s’était jeté sur le vampire et l’avait décapité à mains nues. Je parcourais rapidement son corps, pris de convulsions, des yeux, cherchant la blessure qui causait tant de panique à mon amie, quand j’arrivai finalement à sa tête. Trois longues estafilades lui tranchaient littéralement le côté gauche du visage, prenant naissance au-dessus du sourcil et s’arrêtant au niveau de la mâchoire. Sa paupière était fermée mais un liquide opaque s’en écoulait, ne me laissant que peu d’espoir quant à l’état de son œil.

Michael arriva à mes côtés quelques secondes après moi.

- Bordel, qu’est-ce que… Nom de dieu, Nathan… Jura-t-il immédiatement.

Marli se tenait prostrée, à côté de son époux, serrant sa main contre elle, tandis que les larmes inondaient son beau visage.

Je me revis soudain quelques jours plus tôt, dans cette même position, serrant la main de Van, tandis qu’il mourrait sous mes yeux impuissants. Non c’était hors de question, je n’allais pas le laisser mourir, je n’étais plus impuissante et j’allais le protéger. Il était à moi, il faisait partie de ma meute et je le sauverai quoi qu’il m’en coute.

- Je t’ai sauvée… n’est-ce pas… tu vas bien… Michael… Michael je l’ai sauvée. Ne cessait de répéter Nathan, en proie au délire. Sa diction était étrange, sa lèvre fendue ne lui permettant pas d’articuler correctement.

- Oui… Nathan, mon vieux, tu l’as sauvée. Ça va aller maintenant, laisse-la prendre soin de toi, elle va te guérir.

- Michael… J’ai… J’ai mal… gémit-il un peu trop doucement à mon gout.

Je me concentrai du mieux que je le pouvais malgré l’angoisse qui grandissait en moi. J’avais déjà utilisé une grande partie de mes forces pour soigner Marli et, devant de nouveau faire appel à mon pouvoir, aussi peu de temps après, je craignais de ne pas y parvenir.

- Tu ne me lâches pas mec, c’est bien compris ! Tu tiens le coup ! Lucy va… Bordel, qu’est-ce que tu fais ? S’impatienta mon compagnon.

Je décidai de faire abstraction de la remarque de Michael qui parlait sous le coup de l’inquiétude et qui ne m’aiderait en rien à me concentrer si je m’y attardais.

- Je l’ai sauvée… n’est-ce pas… Michael… elle va bien ? Michael, je n’y vois rien… je l’ai sauvée n’est-ce pas ? Demandait Nathan, encore et encore malgré les réponses que Michael lui donnaient à chaque fois.

Bon sang mais que se passait-il, et où était ce foutu pouvoir ? Je devais le trouver à tout prix, au fond de moi, je savais qu’il était là, quelque part… au fond… tout au fond… tout près de mon désir de le sauver, de les sauver tous.

La lueur dorée s’échappa de moi dans une explosion de lumière, aussi brillante qu’un soleil, aussi forte que mon besoin de protéger mon ami. Elle s’infiltra en Nathan, nimbant son visage d’une aura angélique. Un soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres ainsi que de celles de Michael.

Je me concentrai immédiatement sur son œil qui semblait totalement détruit par les griffes d’argent du vampire.

La reconstruction de son œil me pris de nombreuses minutes et un effort considérable. Mais lorsque la lueur eut fini son travail, l’œil était de nouveau en parfait état et complètement opérationnel.

A cet instant, je relâchai ma concentration une fraction de seconde, totalement épuisée, et la lueur en profita pour s’échapper du corps de Nathan et retrouver sa place au fond de moi.

- Non ! Criai-je pour moi-même. Non ! Je n’ai pas fini !

Mais la lueur refusait de revenir et je m’écroulai à côté de Nathan, sans force, mes membres ne me soutenant plus.

J’avais réussi à soigner son œil et les fêlures tracées par les griffes sur l’os de son crâne, mais il restait les estafilades sur son visage. Pourtant, je savais que sa vie n’était plus en danger et les autres aussi devaient le savoir parce que ni Michael, ni Marli ne me demandèrent de puiser dans mes dernières forces pour finir le travail. Néanmoins, je me forçai à me redresser de moi-même pour continuer la guérison même si je devais utiliser mon pouvoir habituel pour ça.

Mais c’est Nathan lui-même qui me stoppa dans mon action, me souriant de sa bouche fendue.

- Ca va maintenant. Me dit-il doucement. Je vais bien Lucy, grâce à toi.

- Non, tu as encore… Mais je ne parvenais même pas à finir ma phrase.

- Tu n’en peux plus, et s’il te reste des forces, je préfère que tu les utilises pour les autres loups à l’intérieur qui sont plus grièvement blessés que moi. M’expliqua-t-il avec calme. Visiblement mon pouvoir pouvait aussi faire office d’anxiolytique, parce qu’il avait également ramené Nathan à la normal, malgré l’état de choc qui l’avait secoué quelques minutes plus tôt.

- Il a raison amour. Garde tes forces. Tu as été incroyable. Me dit Michael en me serrant fort dans ses bras.

Dieu merci, il était là, et heureusement, sans quoi je me serais complètement effondrée, au sens propre comme au sens figuré.

- Est-ce que les vampires sont tous morts. Demanda Marli entre deux baisers de soulagement qu’elle ne cessait d’administrer à son compagnon qui tentait de se redresser malgré les assauts incessants de sa femme.

Michael réfléchit quelques secondes avant de répondre.

- J’en ai eu deux, un qui m’attendait devant la maison, et l’autre au moment où vous êtes arrivée. Nous informa-t-il.

- Moi aussi j’en ai eu deux en comptant celui-là. Annonça Nathan en nous indiquant le corps étêté du vampire à quelques mètres de nous. J’ai tué celui qui t’avais blessée. Ajouta-t-il pour Marli, en la regardant tendrement et en posant une main sur sa joue. Dieu que ces deux-là s’aimaient ! C’aurait été une véritable tragédie s’il avait été séparés, pensai-je en remerciant le ciel d’avoir Michael à mes côtés. Mais je revenais rapidement à la réalité après un rapide calcul.

- Une minute ! M’écriai-je, reprenant du poil de la bête instantanément et m’adressant à Michael. Marli m’a dit qu’ils étaient cinq. Si tu en as tué deux et que Nathan en a aussi tué deux…

Mais je n’eus pas le temps de finir ma phrase, au loin un cri perçant retentit dans le silence de la nuit, juste avant que la voix de Van résonne sur un seul mot, un seul nom.

- Juliaaaaaaaaan !

 

Suite>>

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