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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 14:46

J’avais compté sur la douche pour m’aider à reprendre mes esprits, pour essayer de retrouver un semblant de lucidité sur ce qui m’arrivait, de retrouver la Lucinda Walker que j’avais toujours été et qui devait bien se cacher quelque part sous la peau de cette Lucy toute mielleuse, énamourée, et complètement en manque que j’étais en ce moment. Je me disais qu’une fois que le parfum entêtant de Michael, que je sentais partout sur ma peau, aurait disparu, je pourrais retrouver les idées claires. Mais ça avait été peine perdue. En arrivant dans la gigantesque douche aux parois vitrées, tout ce que je trouvai était le gel douche et le shampoing qu’utilisaient mon compagnon, et n’ayant pas le choix, je me servais des deux pour me laver. Tant et si bien, qu’en ressortant de là, l’odeur de Michael s’était un peu plus incrustée sur ma peau, ce qui allait le ravir j’en étais sure, mais ce qui ne fit qu’augmenter un peu plus mon envie de le voir, de le toucher, de l’embrasser, de lui montrer que je lui appartenais toujours un peu plus. Je sombrais de plus en plus dans la folie et je me rendais compte avec inquiétude que ça me plaisait. Cet état de béatitude niaise dans lequel je me trouvais me faisait ressembler à une adolescente face à son premier amour… son premier amour ? Je me dépêchai d’annihiler cette pensée de mon esprit. Il était encore trop tôt pour imaginer ce concept sans qu’une vague d’angoisse me parcoure du creux du ventre à la base de mes cheveux. J’avais décidé de me laisser porter par cette histoire sans trop réfléchir, sans m’imposer de barrière, mais je n’étais pas encore disposée à accepter un tel bouleversement. J’allais avancer un pas à la fois, doucement mais surement, et pour l’instant mon progrès du jour consistait à admettre que Michael me manquait plus que tout et qu’il me fallait le rejoindre au plus vite. J’enfilai donc… qu’est-ce que c’était que ça ? Dépliant le petit bout de tissu chiffonné que m’avait tendu Marli, je découvrais avec un soupir, que le tout petit débardeur jaune pâle, s’échancrait outrageusement au niveau de la poitrine et qu’il semblait beaucoup trop court pour me couvrir le ventre. Qu’à cela ne tienne, je n’avais pas le temps de faire la fine bouche sur ma tenue, j’enfilai rapidement l’ensemble de sous-vêtements simple mais toujours plus féminin que ce que je portais habituellement, et le jean que Marli m’avaient également apportée, et passai en vitesse le haut sexy. Celui-ci me moulait comme une deuxième peau et ne couvrait que très partiellement la surface de mon corps qu’il était censé couvrir. Le jean n’était pas en reste et épousait parfaitement mes formes, la taille basse associée au débardeur, exposait mon nombril à tous les regards. Peu importait, du moment que l’un de ces regards était celui de mon homme.

Une fois habillée, j’essorai maladroitement mes cheveux, et les démêlai sans prendre la peine de les sécher, ce qui, vu leur longueur, aurait pris une éternité.

Je ressortais en trombe de la salle de bain et descendait les escaliers quatre à quatre pour me retrouver au rez-de-chaussée où m’attendaient mes quatre compagnons de réveil.

- Nom de dieu ma belle, tu sais que je pourrais tomber amoureux d’une créature de rêve comme toi ? Me dit Van avant de me siffler.

Je lui souris en lui lançant un clin d’œil aguicheur et allai lui déposer un baiser sur la joue en me hissant sur la pointe des pieds.

- J’en connais un à qui ça ne plairait pas. Lui répondis-je ensuite. D’ailleurs si vous pouviez me montrer le chemin pour le rejoindre, je ne suis jamais allé en bas.

- Mais oui, mais oui, chérie on y va. Modère tes ardeurs, tu vas te retrouver face à la meute entière là, et même s’ils te connaissent, ils risquent de ne pas être de très bonne humeur alors… M’annonça Marli.

- Ok, je me ferai discrète, c’est promis. M’empressai-je d’ajouter. On y va maintenant ?

Les quatre loups levèrent les yeux au ciel, comprenant surement que rien ne pourrait m’empêcher de rejoindre leur alpha.

Leur emboitant le pas, nous nous mîmes en route pour le gymnase qui était apparemment la seule pièce suffisamment grande pour accueillir une quarantaine le lycans et où, par conséquent, se tenait toutes les réunions nécessitant la présence de la meute au complet.

Après avoir emprunté un escalier en béton, menant au sous-sol de la maison, nous pénétrâmes dans un espace qui devait représenter la surface totale au sol de la demeure de l’alpha. Des miroirs recouvraient la totalité du mur à ma droite, et croyez-moi, ça en faisait un paquet. On pouvait voir des équipements sportifs de toutes sortes, disposés un peu partout, des tapis de courses, des vélos, des machines de cardio-training et des altères de toutes les grosseurs et de tous les poids. C’était plutôt impressionnant, on se serait cru dans une salle de sport dernier cri.

Au centre exact de la pièce, un spectacle atypique attira rapidement mon attention. Une quarantaine de loups garous, assis en tailleur, écoutaient les paroles d’un seul d’entre eux, qui se tenait debout face à eux. J’étais la dernière de notre petite procession, et, n’y faisant pas attention, la porte se referma derrière moi dans un claquement qui attira l’attention de chacun. Quarante loups avaient tourné la tête dans notre direction et, bien qu’étant la moins remarquable du groupe dans lequel je me trouvais, ils n’avaient tous d’yeux que pour moi. Me scrutant dans les moindres détails me semblait-il. J’en reconnu quelques-uns mais la plupart me semblait parfaitement étrangers, pourtant tous ces lycans allaient bientôt constituer ma famille aux dires de Michael. En pensant à lui, mon regard se porta immédiatement sur le seul homme debout de cette réunion. Dieu qu’il était beau ! Ses longs cheveux bruns détachés, pendaient nonchalamment dans son dos, quelques mèches retombant sur ses épaules. Son jean parfaitement ajusté, moulait ses cuisses fermes et musclées. Je ne l’avait presque jamais vu en jean durant ces trois ans mais je devais avouer que ça lui allait incroyablement bien. A cet instant, j’aurais tout donné pour qu’il se retourne et m’expose son joli petit postérieur qui devait être particulièrement bien mis en valeur dans son écrin de tissus. Le T-shirt noir qu’il portait, n’avait pas pour vocation, d’épouser ses formes musculeuses, et pourtant, on pouvait parfaitement distinguer la forme houleuse de ses abdominaux, l’arrondis parfait de ses pectoraux, la carrure de ses épaules, et le contour gonflé de ses biceps. Cet homme à la beauté magnétique était-il vraiment à moi ? J’avais encore du mal à le croire. Pourtant il semblait que mes craintes n’aient pas lieu d’être, au vu du sourire époustouflant qu’il me décocha. Le clin d’œil qu’il me lança alors, faillit me faire pousser un gémissement, tant il était douloureux de ne pas sentir le contact de sa peau à cet instant.

Ses puissants bras qui pendaient tranquillement, jusque-là, le long de son corps, se levèrent alors et se tendirent vers moi, en une invitation à venir s’y blottir.

Et alors rien ne compta plus que le besoin de m’y précipiter, les alentours devinrent flous, et sans me soucier du regard d’autrui, je trottinai joyeusement en direction de cette étreinte que je désirais tant. Le moment où le bout de mes doigts se rejoignit dans son dos et où ses bras m’entourèrent complètement, s’accompagna d’un soulagement phénoménal, où je me rendis compte de la douleur quasi-physique qu’avait représenté son absence. Je me pressai contre ce corps d’acier qui se faisait si doux pour moi. Michael déposa un long baiser sur mes cheveux encore humides.

- Bonjour amour, tu es magnifique, et tu sens… hum… comme moi. Me murmura Michael.

- Hummm… Fut le seul son qui parvint à franchir mes lèvres, tant le bien-être qui m’envahissait à ce moment précis, m’empêchait de penser correctement.

Une petite secousse, m’indiqua que mon compagnon venait de rire de ma réaction et cette idée me plut énormément.

- Bon, pour ceux qui ne la connaissent pas déjà, et comme vous l’avez surement déjà deviné, voici ma compagne et votre femelle alpha, Lucinda Walker. Me présenta Michael, d’une voix forte et claire. En entendant mon nom, je relevai la tête pour scruter la réaction des membres de la meute. Ce que je vis m’encouragea à rester dans les bras protecteur de mon loup. Il y avait surtout du doute et de l’incompréhension dans les regards, je distinguai aussi quelques sourires parmi les quelques loups que je connaissais où que j’avais soigné, notamment ceux de Marco et de Julian. Mais ce qui m’effraya le plus, fut la colère que je perçus chez certains des lycans et spécialement dans les yeux de l’un d’entre eux. Un grand type aussi musclé qu’un bodybuilder, aux cheveux coupés en brosse, à la militaire. Son regard aussi noir que du charbon, braqué sur moi, me signifiait clairement que je n’étais pas la bienvenue. Je fis alors une erreur dont je ne me rendis compte qu’une fois qu’il était trop tard. Je détournai les yeux. Ma réaction stupide bien que très humaine me renvoya au rang de soumise, alors que je devais affirmer mon statut d’alpha devant les autres lycans. Je m’empressai donc de soutenir à nouveau le sombre regard, mais c’était trop tard, un sourire moqueur s’affichait déjà sur le visage anguleux du loup. Celui-ci se releva alors, me dévoilant la taille impressionnante de sa personne. Il devait bien faire dans les deux mètres, mon dieu, c’était une véritable armoire à glace.

Il attendit, debout, que son alpha veuille bien lui accorder la parole. Avec un soupir m’indiquant qu’il s’y attendait, Michael lui fit signe de parler d’un mouvement de la tête.

- Michael, malgré tout le respect que je te dois, je ne peux pas accepter une humaine pour alpha. Elle sera incapable de nous protéger et… elle n’est même pas dominante. Asséna l’homme avec un air de dédain. Dans l’assemblée, des chuchotements abondant dans le sens de ce qui venait d’être dit, s’élevèrent. Michael les fit tous taire d’un mouvement de la main.

- Je t’entends Farkas, mais je ne viens pas devant vous pour quémander votre accord. Lucy est votre femelle alpha, que vous le vouliez ou non. Asséna Michael à son loup.

- Tu ne nous as pas habitué à de telles méthodes, tu es un bon alpha mais si tu ne nous laisses plus le choix face à tes décisions, je ne vois aucune raison de rester dans cette meute. Répondis Farkas en haussant le ton.

- Prends garde à tes paroles, loup, tu n’as jamais été forcé à nous rejoindre mais tant que tu appartiens encore à ma meute, surveille le ton sur lequel tu t’adresses à moi. Et en ce qui concerne Lucy, cette décision me regarde, moi. Je vous ai toujours fait partager le choix des décisions importantes qui concernent la meute, et je n’ai jamais eu l’intention de changer mon mode de fonctionnement. Néanmoins, si tu ne te sens pas en accord avec mon choix tu es libre de quitter la meute et d’en trouver une autre. Mais encore faudrait-il qu’elle t’accepte. Si je me souviens bien, ton coté violent et bagarreur n’étais pas très populaire chez les autres loups garous. Affirma mon alpha. Ne te crois pas indispensable Farkas, tu m’as créé plus d’ennuis depuis ton arrivée que la majorité des autres loups. Je suis celui qui te fait une fleur en te gardant, que les choses soient bien claires. Quant à Lucy, elle participe à votre protection en me rendant plus fort, et j’entends que ça vous suffise. Termina Michael sur un ton sans appel.

Mais à ce moment Thomas s’avança dans notre direction. Mon compagnon, déjà passablement agacé par son altercation avec Farkas, resserra un peu plus ses bras autour de moi, dans un geste de pur reflexe.

- Si je peux me permettre d’intervenir, j’aimerais ajouter un point important. Ajouta Thomas.

Michael se détendit un peu mais ne relâcha pas pour autant son étreinte.

- Fais donc. Lui indiqua l’alpha en hochant la tête.

- Eh bien, pour y avoir assisté, j’aimerais ajouter que Lucy n’est pas une simple humaine, vous connaissez tous ses capacités de guérisseuse et vous lui devez tous la vie ou celle d’un de vos proches. Mais elle est aussi capable de se défendre, et par la même occasion de nous défendre. Affirma-t-il.

Je savais où il voulait en venir et la panique m’envahit en l’espace d’une seconde.

- Non, Thomas, pas ça. Protestai-je faiblement.

- Lucy, tout ira bien. Tu te souviens, je t’avais dit que ça ressemblait beaucoup aux problèmes de contrôle des loups garous. Eh bien j’y ai beaucoup réfléchi ces derniers jours et je pense vraiment qu’on pourrait t’aider à contrôler ce pouvoir. Tenta de m’apaiser le lieutenant.

Michael embrassa le haut de mon crane avant de se pencher sur mon oreille.

- Si tu ne veux pas ce n’est pas grave, mais je dois avouer que j’aimerais beaucoup assister à ça et puis je resterai toujours avec toi, tu n’auras rien à craindre. Murmura-t-il.

- C’est bien ça qui me fait peur. Lui avouai-je. Si je devais te blesser, toi ou un autre loup… je… je ne sais pas…

- Lucy, amour, je comprends que tu aies peur, mais imagine un peu que ce pouvoir se déclare alors que tu te trouves avec un client humain, et que tu ne puisses pas le gérer. Tu dois apprendre à le contrôler sans quoi tu pourrais blesser très sérieusement quelqu’un. M’expliqua mon compagnon d’une voix douce.

Il n’avait pas tort et je le savais pertinemment. Je devais essayer de faire obéir ce pouvoir sans quoi j’allais finir par tuer quelqu’un, et même si rien ne s’était passé depuis notre retour du repaire des vampires, je sentais bien la chaleur destructrice, couver au fond de moi, n’attendant qu’une étincelle d’émotion un peu trop forte, pour jaillir.

Je me décidai donc à m’éloigner un peu, des bras protecteurs de Michael et avec un soupir, acquiesçai, leur montrant que j’étais prête à essayer.

- Très bien, par quoi je commence ? M’adressai-je à Thomas.

- Bon, pour commencer, on va s’écarter un peu des autres. Michael ? Demanda Thomas, cherchant l’autorisation de son alpha de m’éloigner de lui.

Celui-ci soupira profondément, ferma les yeux une seconde, puis accepta d’un hochement de tête.

Je me laissai mener au fond du gymnase, à une vingtaine de mètres des loups qui s’étaient tous relevés pour l’occasion, le dénommé Farkas, en première ligne.

Mon ami se plaça devant moi, les mains tendues en avant, m’invitant à y poser les miennes.

- Thomas, je risque de te brûler si je te prends les mains. L’avertis-je doucement.

- N’aies pas peur, je suis sûr que tout ira bien, c’est juste pour que tu sentes ma présence, ça t’avais un peu calmé la dernière fois. M’expliqua-t-il. Tu peux me faire confiance, je suis celui qui contrôle le mieux son loup dans la meute alors si je dis que je vais t’aider, je vais t’aider.

Ses mots me permirent de me détendre un peu, c’était vrai qu’en matière de contrôle il était ce qui se rapprochait le plus d’un expert, et c’était sans doute pour cette raison que Michael avait accepté de me remettre entre ses mains. Je déposais donc mes mains dans les siennes. Je me sentais si petite et fragile qu’un tremblement me parcourut entièrement.

- Bien, maintenant, te souviens-tu de l’état émotionnel dans lequel tu te trouvais au moment où la première vague de chaleur est apparue ? Demanda le lieutenant.

Je tournai brièvement les yeux vers Michael, me souvenant de sa terrible histoire, histoire que j’avais tenté d’oublier ces derniers jours. Mon compagnon, fronça légèrement les sourcils, comprenant que mon émotion avait à voir avec lui, mais ne sachant pas ce qui l’avait exactement provoquée. Il ignorait que je savais pour le Maître et lui, et j’espérais qu’il n’en prendrait pas connaissance tant qu’il ne se serait pas décidé à m’en parler de lui-même.

- Lucy, ferme les yeux et concentre-toi s’il te plait. Reprit le loup en face de moi.

J’obtempérai en tentant de retrouver l’émotion exacte qui m’avait poussée à perdre tout contrôle.

- C’est bien. Me félicita-t-il. Continue, tu es sur la bonne voie, tu y es presque.

Je comprenais que le loup pouvait sentir les sentiments par lesquels je passais en temps réel, et que ça lui permettait de me guider, mais je commençais déjà à me perdre dans le trop plein d’émotions négatives qui n’allaient pas tarder à me submerger. Déjà le désarroi avait fait place à la douleur, remplacée par la colère, une colère sans nom si forte que je ne l’avais jamais ressentie aussi puissamment, sauf le soir où mon pouvoir s’était déclaré. Je repensai à ce qu’avait dû subir Michael, mon compagnon, l’être qui comptait désormais le plus dans ma vie, durant toutes ses longues années. Je repensai à ce sourire si tendre qu’il m’adressait parfois, à la douceur de ses gestes lorsqu’il me touchait, à sa joie de vivre qui n’avait pas été affectée par ses années de semi-captivité. Je repensai au sacrifice qu’il avait accepté de faire pour protéger tous ses loups, pour protéger Van, mon ami, mon frère. Et soudain, je sentis distinctement la chaleur s’échapper de moi. La sensation s’apparentait à celle qui m’avait permis de ressusciter Van mais la force destructrice de celle-ci, était au moins proportionnelle à la force réanimatrice de mon pouvoir guérisseur. Et si cette puissance guérisseuse pouvait ramener à la vie, je n’avais aucun doute que cette puissance-ci pouvait éradiquer la vie aussi surement qu’efficacement.

Cette réalisation, fit émerger en moi une panique totale qui propulsa la chaleur à l’extérieur de mon corps en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Les mains de Thomas se resserraient autour des miennes, je savais que je le brûlais mais je n’arrivais pas à contrôler ce qui s’échappait de moi.

- Thomas lâche mes mains. L’avertis-je.

- Non ça va aller, mais tu dois te calmer, essaie de te détendre. On est là, tu n’as rien à craindre. On va tous bien. M’affirma-t-il. Pourtant je pouvais entendre la douleur dans sa voix. Je lui faisais mal, je lui faisais vraiment mal.

- Je n’y arrive pas. Lâche mes mains ! Tout de suite ! Lui hurlai-je, totalement paniquée.

La température avait augmenté de plusieurs degrés dans le gymnase, et les loups s’était un peu plus reculés.

- Non je ne te lâche pas, tu m’entends, tu vas devoir apprendre à gérer ton pouvoir si tu ne veux pas me carboniser les mains. Protesta-t-il calmement malgré la brûlure qui devait lui faire souffrir le martyr.

- Mais je n’y arrive pas, tu vois bien que je ne peux pas le contrôler. Je t’en prie lâche-moi et allez-vous en tous, où je vais finir par vous tuer. Le suppliai-je désormais. Je sentais bien que ce pouvoir était trop puissant pour être contrôlé ou du moins, que je n’étais pas assez forte pour le plier à ma volonté.

- Ok, ça va aller, on va essayer autre chose. Concentre-toi sur quelque chose dans cette pièce, un objet, n’importe lequel. Ensuite, envoie toute ta rage vers cet objet, il va servir de  dérivatif. Allez, essaie ! Me dirigea-t-il les dents serrées.

Je m’exécutai immédiatement et pris pour cible la première chose que je vis, un tapis de course flambant neuf à une dizaine de mètres de moi. Je concentrai toute ma rage, comme me l’avais indiqué Thomas, contre cet objet inanimé, je lui donnais l’apparence du Maître, à qui j’en voulais tant pour avoir fait tellement souffrir l’homme qui partageait ma vie. Et alors je le vis, le flux de pouvoir, le filament d’énergie qui sortait de mon corps. Il apparaissait sous mes yeux, se colorant de rouge vif tout du long. Je l’exhortais à m’obéir, comme je l’aurais fait du filament guérisseur, et ça fonctionnait, je sentais les mains de Thomas, se relâcher doucement, preuve que la brûlure avait cessé, mais je ne m’y attardais pas, ne voulant pas perdre de vue mon objectif. Toute mon attention était tournée vers le tapis de course. Je voulais le détruire, je devais le détruire et c’est à cet instant que le filament frappa l’engin, le sectionnant en deux dans un jaillissement d’étincelle, laissant le métal en fusion, dégouliner le long de la cicatrice que je venais de lui infliger. A l’autre bout de la pièce, un concert de grognements et de cris de surprise, éclata. D’après les mots que je parvenais à capter au travers de ma concentration, les loups ne semblaient pas comprendre ce qui venait de se passer. Je devais être la seule à distinguer le flux d’énergie destructrice. Et à présent que je parvenais à contrôler la matérialisation de ma volonté dans ce pouvoir, je devais le faire revenir en moi afin qu’il ne blesse personne. Je venais de comprendre que l’énergie destructrice pouvait être maniée de la même manière que l’énergie guérisseuse et je me rassurais en réalisant que j’en connaissais déjà le modus operandi. Dès lors, un peu plus confiante, je tentai de faire plier le filament à ma volonté, le balançant de droite et de gauche, comme pour vérifier que mon contrôle était total. Je tentai aussi de l’allonger et le filament gagna en longueur. Parfait ! Je me tournai légèrement, lâchant, de moi-même, les mains de Thomas. Mon regard se posa sur Farkas, qui, dignement, n’avait pas bougé d’un millimètre depuis le début de ma démonstration. Une légère inquiétude prit forme sur son visage lorsqu’un sourire apparut sur le mien. Je lançai alors mon pouvoir dans sa direction et le rabattis vers le sol à la dernière seconde. Les lattes du plancher se brisèrent en émettant une fumée dense, laissant le bois à l’état de charbon, à quelques centimètres de l’endroit où s’étaient trouvés les pieds du loup une seconde plus tôt. Celui-ci avait sauté hors de portée des projections de bois, à la seconde où mon pouvoir avait frappé le sol. Je n’avais pas souhaité le blesser réellement et il l’avait bien compris mais l’avertissement était passé, je ne tolèrerai plus qu’il remette en question ma position au sein de la meute.

A présent j’allais pouvoir faire rentrer le filament en moi, et en finir avec cette petite démonstration. Je rappelai donc le pouvoir, lui intimant silencieusement, l’ordre de réintégrer la place qui était la sienne, au fond de moi. Avec un peu de chance, et au vu de la similarité des deux pouvoirs que je possédais, je ne ressentirais pas la brûlure qui suivait l’utilisation de mes capacités habituelles, et au pire, j’avais vu, en entrant, un alignement de douches dans le coin opposé de l’entrée.

Au moment où le filament se recroquevillait sur lui-même en retournant dans mon corps, je ne ressentis aucune brulure. Mais le soulagement laissa soudain la place à tout un tas d’émotions qui s’imposèrent à moi en l’espace d’une seconde. Un flot de rage, de colère et de peur, me submergea totalement et je m’effondrai à genoux face à tant de sentiments négatifs. Je sentais de nouveau la chaleur irradier de mon corps, emplissant la pièce de vapeur étouffante. Des petits trous incandescents commençaient à se former sur mes habits, s’élargissant de plus en plus.

Je comprenais ce qui se passait, les sentiments négatifs avait disparu lorsque je les avais matérialisés en flux d’énergie mais à présent que celui-ci était de retour, les émotions étaient revenues avec, et en beaucoup plus puissantes qu’à l’origine. J’allais me perdre dans ce surplus phénoménal de sensations. J’allais brûler, me consumer entièrement, et emmener la meute entière avec moi. Dieu du ciel, aidez-moi par pitié ! Psalmodiai-je en moi-même.

Alors une étreinte puissante me saisit fermement, suivit d’un cri rauque de douleur. Mes narines envoyèrent un signal terrifiant à mon cerveau. C’était le parfum de Michael que je sentais tout contre moi. Mon compagnon était en train de me serrer dans ses bras en faisant fi de la brûlure que mon propre corps devait lui infliger.

- Lucy. Hurla-t-il. Reprends-toi, c’est moi, je sais que tu ne me feras pas de mal. Lucy… mon amour… reviens… Reviens-moi…

La douleur était présente dans chacun des mots qu’il prononçait et pourtant il ne me lâchait pas… il ne m’abandonnait pas.

Seigneur, non ! J’étais en train de tuer Michael, mon Michael, l’homme sans qui, il était hors de question que je vive désormais. Et alors quelque chose en moi se brisa, un mur qui venait s’ériger entre moi et le reste du monde, laissant le champ libre à une force qui m’était totalement étrangère. Cette force ne m’appartenait pas et pourtant, elle coulait en moi comme si mon corps lui était familière. Cette force avait l’odeur du vent, de l’humus de la forêt, de la boue et du soleil dans les feuilles des arbres. Cette force était celle de la meute, me pénétrant à travers le lien qui m’unissait à son alpha, et elle balayait mes peurs, mes doutes et ma rage, telle une déferlante purificatrice.

Doucement, la chaleur se retira tandis que je retrouvais mon calme et ma capacité à réfléchir normalement. Ouvrant les yeux péniblement, je découvris Michael à genoux devant moi, m’enlaçant toujours fermement, la respiration haletante. Je tentai de me dégager pour observer les dégâts que j’avais infligés à son corps mais un gémissement de protestation m’en empêcha.

- Non, reste-là, dans mes bras, contre moi, laisse-moi te sentir, laisse-moi m’assurer que tu vas bien, que je ne t’ai pas perdue. Murmura-t-il tout contre mon oreille. Alors je restai là, comme il me l’avait demandé, sans bouger, et je faisais exactement la même chose que lui, je savourais la chance d’être en vie et de pouvoir la lui consacrer.

 

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