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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 13:35

- Lucinda, arrête de ronchonner dans ta barbe et vois le bon côté des choses. Me réprimanda Thomas, tandis que nous parcourrions le tunnel et revenions sur nos pas.

- Que je vois le bon côté des choses, tu plaisantes ! M’indignai-je. D’abord je ne sais presque rien de plus sur mon pouvoir, à part cette phrase sans queue ni tête que m’a donnée Sorcha, ensuite sous prétexte que Michael lui a caché Van toutes ces années, le Maître refuse de me dire comment il savait que l’hypnose des vampires ne fonctionnerait pas sur moi. Et puis qu’est-ce que ça signifie ça ? « En tant que fille d’un banni, il n’y avait aucune chance que ce pouvoir vampirique fonctionne sur vous ». Répétai-je, en tentant d’imiter la voix profonde du Maître. Est-ce que je sais ce que c’est, moi, un banni ? Et pour finir, il nous chasse comme ça. Est-ce que c’est une manière de recevoir des invités ? J’ai tout de même soigné sa fille, il aurait pu être un peu plus reconnaissant.

- Déjà tu te trompes de voie si tu attends une quelconque reconnaissance de la part d’un vampire. Ensuite, je te signale que nous sommes en vie, ce qui n’était pas forcément quelque chose d’évident au début, et puis tu as tort, tu en sais plus sur ton pouvoir. Me rappela le loup. D’abord, tu sais que si tu t’énerves tu peux carboniser tes vêtements, ce qui est une aptitude intéressante, tu en conviendras.

Je le regardais bêtement, sans comprendre de quoi il parlait, j’avais manqué de peu d’incinérer l’un de mes meilleurs amis parce que je n’avais pas su contrôler mes sentiments, et c’était censé constituer une aptitude intéressante.

- Eh bien au vue de tes rapports avec Michael, soit sure que tu vas gagner vos petites querelles à tous les coups maintenant. Me dit-il, très sérieux. Vous vous disputez, tu t’énerves, tu te transformes en torche humaine, tes vêtements disparaissent, et tu cloues le bec à Michael. M’énuméra-t-il en comptant sur ses doigts.

Je lançai un coup de coude dans les côtes du loup, qui ne fit même pas mine de l’avoir senti.

- C’est pas drôle Thomas, j’ai presque failli te tuer, et si tu ne m’avais pas aidé à me contrôler… Je ne finissai pas ma phrase, je n’en voyais pas l’utilité.

- Allez, allez, ma belle, pas de panique, tu ne m’as fait aucun mal. Me rassura-t-il en me prenant par les épaules. Et pour ce qui est du contrôle, ne t’en fais pas, on t’apprendra. Le contrôle, c’est notre spécialité.

Je le regardai du coin de l’œil, boudant presque.

- Et tes mains alors ? Je ne t’ai pas brûlé les mains peut-être !

- Quoi ? Qu’est-ce qu’elles ont mes mains ? Fit-il semblant d’ignorer, tandis qu’il me les montrait, paumes en avant. En effet, toutes traces de brûlure avaient disparu mais je n’en étais pas étonnée, je savais à quelle vitesse ce genre de blessure pouvait disparaître chez un loup garou. Dommage que mon sentiment de culpabilité ne puisse pas s’effacer aussi facilement.

- Allez Lucinda, sourit ! Tu as quand même découvert que tu pouvais soigner les vampires, et ça c’est… heu… enfin… une bonne nouvelle…je crois.

Je lui lançai un regard lui indiquant que j’étais dubitative quant à la bonne nouvelle que ça représentait. Néanmoins je savais ce que Thomas essayait de faire. Depuis que nous étions sortis de la chambre rose, le loup ne cessait de me jeter des coups d’œil en coin. Il me connaissait bien et avait dû se rendre compte de mon trouble. Deux nouveaux pouvoirs en à peine une heure, ça faisait beaucoup à avaler, même pour moi, et je soupçonnais le lycan de vouloir dédramatiser la situation. Et pour dire la vérité, son ton léger fonctionnait assez bien, sa dernière remarque m’avait presque fait sourire. Tout en parlant, nous avancions d’un pas pressé, impatients de retrouver Michael et Van et de sortir d’ici. Si bien que nous étions arrivés au bout du tunnel, et la lourde tenture rouge était le seul obstacle à notre retour dans la grande salle.

- Non mais sérieusement, ma belle, ça aurait pu être bien pire. On aurait pu se faire encercler par les vam… Thomas ne finit pas sa phrase, tandis qu’il repoussait d’un bras le pesant rideau de tissus et qu’il posait ses yeux sur ce qui nous attendait dans la pièce.

- …pires. Finissais-je à sa place, alors que moi aussi, je découvrais ce qui l’avait empêché de prononcer le dernier mot.

Devant nous, se jouait une scène, que chacun d’entre nous, avait redoutée, sans vraiment l’exprimer à voix haute. Enfin, sauf Thomas, qui venait de le faire.

En effet, comme vous l’avez sans doute déjà compris, mes loups, restés en arrière, étaient dans une situation très délicate. Au centre d’un attroupement, Michael et Van, se tenaient dos à dos, chacun protégeant les arrières de l’autre, tandis que des dizaines de vampires pour la plupart dans le plus simple appareil, formaient un cercle autour d’eux. En faisant plus attention, je pouvais même distinguer « mademoiselle-j’aime-torturer-à-la-cire-de-bougie » et « monsieur-je-m’éclate-attaché-à-une-laisse ». Mais quelque chose d’autre me dérangeait, et je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Quand soudain, observant l’intérieur des derniers box de chaque côté du tapis, je m’aperçus qu’ils étaient complètement vides, laissés à l’abandon, les bougies toujours allumées, les verres de vin à moitié plein, du moins je préférais penser qu’il s’agissait de vin, comme si les lieux attendaient le retour de leurs précédents occupants. Et je compris ce qui m’avait échappé jusqu’ici. Ce soir-là, il n’y avait eu aucun client dans le bordel, uniquement des vampires, prêts à défendre leur territoire au moindre mot du Maître. Le silence quasi-absolu remplaçant les gémissements de plaisir qui s’élevaient de toute part, un peu plus tôt, en attestait. Il n’y avait plus que les vampires, et nous.

Le cercle se refermait de plus en plus sur Michael et Van, qui, en position d’attaque, se tenaient prêts à parer les coups. L’un des vampires, un grand blond qui portait une paire de menotte attachée à l’un de ses poignets, se détacha du groupe et envoya sa main rétractée telle une patte griffue, en direction du visage de Michael, qui l’esquiva de justesse, d’un petit mouvement de la tête. Cette attaque m’arracha un hoquet et les vampires tournèrent leurs regards vers moi, dans un ensemble parfait. Génial ! Je venais d’attirer leur attention sur nous !

- Walker, bouge ton cul de là et retourne d’où tu viens. Me lança Michael par-dessus les sifflements perçants des vampires.

- Mais… mais je ne vais pas vous laisser comme ça. Répliquai-je.

- C’est bon, ils ne vont rien nous faire, ils n’en ont pas le droit, on ne craint rien ne t’en fais pas. Tenta-t-il de se justifier. Je vis Van tourner la tête en direction de son alpha et lui jeter un coup d’œil dubitatif.

- Dans ce cas, pourquoi tu veux que je m’en aille ? Ripostai-je. Je n’allais tout de même pas les laisser dans cette situation sans rien tenter.

- Walker, ce n’est pas le moment de discuter mes ordres. Tu décarres de là, et plus vite que ça. Il avait hurlé les derniers mots, pensant sans doute que ça leurs donnerait plus de poids. Non mais est-ce qu’il se souvenait à qui il s’adressait ?

Bien décidée à ne pas bouger d’un poil, j’encrai plus profondément mes pieds au sol. C’était parfait, il m’avait donné la force dont j’avais besoin ; la colère. Cherchant une solution, je balayai la pièce du regard. Les vampires ne s’intéressaient pas à nous, le Maître leur avait sans doute ordonné de retenir Michael et Van, mais sans nous mentionner, Thomas et moi. Soudain, un peu en retrait, j’aperçus un visage familier. Noah se tenait dos au mur, les bras croisés sur la poitrine, un petit sourire au coin des lèvres. Il avait l’air d’apprécier le spectacle, et ne faisait pas mine de réagir pour aider les loups. Néanmoins, il était sûrement notre unique chance de sortir d’ici en un seul morceau.

- Noah, l’interpellai-je, mais faites quelque chose bon sang !

Tournant la tête vers moi, le vampire me sourit de toutes ses dents, dévoilant au passage, les canines proéminentes qui avaient doublées de longueur. Visiblement, il était aussi excité que les autres membres de sa horde, par la scène qu’il avait sous les yeux. Retenant mon envie de l’insulter de tous les noms, je tentai une autre approche.

- Vous nous avez promis de nous protéger. Est-ce là, tout le crédit que je pouvais accorder à votre promesse ? Où est passé votre honneur ?

Je devais absolument le faire réagir, sans quoi, les deux lycans de plus en plus acculés, n’auraient aucune chance.

- Walker, mais tu fais quoi là ? C’est un vampire lui aussi, ne lui fais pas confiance. Thomas, prends Lucy et cassez-vous d’ici. Ordonna Michael. Mais le loup à mes côtés n’eut pas le temps d’agir. En réaction à mes provocations, Noah s’était déplacé en un clin d’œil, d’un bout à l’autre de la pièce, et se tenait à quelques centimètres de moi, les bras toujours croisé sur la poitrine, la tête haute et le regard meurtrier. Thomas tenta de se placer entre lui et moi mais d’une seule main, le vampire se saisit du col de sa chemise et l’envoya rejoindre les deux autres loups, fauchant au passage trois ou quatre sangsues qui se trouvaient sur le chemin. Thomas se releva aussitôt et se plaça aux côtés de son Alpha, ne pouvant plus me rejoindre, coincé par des dizaines de vampires qui avaient rebouchés la brèche à l’instant où elle s’était formée. Sans même accorder un regard aux autres membres de son espèce, Noah s’adressa à moi.

- Je n’ai nullement promis de protéger les loups garous. Cette promesse ne s’adressait qu’à vous et à vous seule, et vous ne me semblez pas être en quelconque danger, enfin, si on oublie le risque de prendre froid. M’assena-t-il, un petit sourire appréciateur aux lèvres, tandis qu’il détaillait ma tenue atypique.

Non seulement il me reluquait ouvertement, mais en plus il jouait sur les mots. J’étais de plus en plus énervée, du coup je poussai ma chance un peu plus loin.

- Est-ce de la peur, que je vois dans vos yeux ? Peut-être êtes-vous trop lâche pour vous opposer aux vôtres. Arguai-je en essayant de le provoquer.

Le vampire partit d’un rire tonitruant.

- Ne confondez pas la peur et le désir, Lucinda. Je ne ressentirai jamais la première, face aux miens, tandis que je ressentirai toujours le second face à vous, surtout si vous continuez à me fixer de la sorte, tout en exhibant vos charmes avec des tenues de ce genre.

Le regard emplit de lubricité avec lequel il me déshabillait, me donnait envie de vomir, de préférence sur ses chaussures en cuir italiennes, à trois mille dollars.

- Ces loups sont mes protecteurs et mes compagnons de meute, si vous ne faites rien pour les sauver alors je pourrais être tentée de les sauver moi-même, et là, je serai en danger. Argumentai-je.

- Hum… je vois… dit Noah en prenant un air pensif. Ils sont très importants pour vous n’est-ce pas ?

J’acquiesçai une fois.

- Parfait, mais que vaut la vie de vos chers loups, à vos yeux ? Me demanda-t-il.

J’inspirai profondément, le chemin sur lequel tentait de me mener Noah ne m’étonnait pas vraiment, réalisai-je. Et le plus important était de sauver Michael, Van, et désormais Thomas. Soudain, une voix s’éleva derrière le vampire.

- Lucy, non, ne réponds pas. S’écria Michael. Je décidai de ne pas en tenir compte.

- Une vie n’a pas de prix, Noah, et encore moins la vie de mes amis. Lui répondis-je en levant le menton et en plissant les yeux pour lui signifier mon indignation.

- Votre réponse est comme une douce mélodie à mon oreille, Lucinda, et si vous voulez que je sauve vos amis, comme vous les appelez, je serais ravi de vous rendre ce service. Néanmoins…

- …Néanmoins, repris-je, ce ne sera pas gratuit, n’est-ce pas ?

- Vous comprenez vite, en effet. Dit Noah, un sourire triomphant aux lèvres.

- Dans ce cas, quel est le prix ? Demandai-je.

De nouveau une voix retentit dans la salle.

- Lucy, non, ne fais pas ça, quoi qu’il te demande, ne le fais pas ! Rugit Michael

Le vampire ne tint pas compte de ce dernier.

- Un baiser. Embrassez-moi, embrassez-moi comme vous l’embrasseriez, lui.

Je n’eus pas le temps de réagir à la déclaration du vampire. Un terrible grognement résonna dans toute la salle, tandis que Michael se métamorphosait, en une fraction de seconde, en un terrible loup argenté aux yeux saphir.

Ne s’attendant visiblement pas à ce déchaînement de pouvoir, le vampire se retourna pour la première fois depuis qu’il m’avait rejoint. Au centre du rassemblement Michael, sous sa forme lupine, tentait désespérément de percer une brèche pour s’y infiltrer et m’atteindre. Mais les vampires ne l’entendaient pas de cette oreille, et à chaque fois que le loup parvenait à envoyer l’un d’entre eux dans le décor, deux autres prenaient sa place. Pourtant, les sangsues n’attaquaient pas, ils se contentaient de retenir le loup, obéissant aveuglément aux ordres que leur avait, sans doute, donné le Maître.

- Et bien voilà qui nous met dans une situation inconfortable. S’exclama Noah en se tournant vers moi. Si j’accepte de le sauver, il me sautera assurément dessus, mais si je décide de le laisser se débrouiller avec mes frères et sœurs, vous refuserez de m’embrasser.

- Oui c’est dommage n’est-ce pas ? Lui dis-je en battant des paupières de manière ingénue. En attendant, le petit tour de force de Michael, n’arrangeait vraiment pas mes affaires, comment allais-je le sortir de là si lui-même ne souhaitait qu’une chose : étriper celui qui était censé le sauver.

J’essayais de trouver une solution à ce problème épineux, tandis que Michael faisait voler de toute part, des corps de vampires, qui se relevaient aussitôt et venaient se replacer dans le cercle, grossissant de ce fait, un peu plus, les rangs.

Je ne perçus pas immédiatement qu’un changement venait de se produire, en fait tout ce dont je me rendis compte, c’est qu’un bruit de verre brisé venait de retentir. Mais tout à coup, le temps sembla se figer, plus personne ne bougeait, Michael n’attaquait plus, les vampires, immobiles, semblait hypnotisés par une petite tache rouge au sol, parsemée d’innombrables bouts de verres cassés. Soudain, la pièce se vida, toutes les sangsues disparurent à l’exception de Noah. Je le dévisageai, cherchant à comprendre ce qui s’était passé.

- Ne bougez surtout pas. Nous ordonna-t-il. C’est du sang, et pas n’importe lequel, le sang le plus délectable pour un vampire, le seul vraiment capable de nous faire perdre la tête, du sang de loup garou.

Michael gronda mais ne bougea pas, Thomas et Van l’imitèrent, mais ce dernier semblait perturbé par quelque chose. Je veux dire, par quelque chose d’autre qu’une horde de suceurs de sang, cachés dans les moindres recoins sombres de la pièce, assoiffés, et prêts à se jeter sur nous au moindre mouvement.

- Dans ce cas, pourquoi n’êtes-vous pas affecté ? Demandai-je à Noah en me tournant vers lui.

- Je vous ai dit de ne pas bouger. Ordonna-t-il à nouveau. Vous avez vraiment un problème avec l’autorité Lucinda, même quand il s’agit de sauver vos jolies petites fesses -- Serait-il possible à mon entourage masculin de cesser de parler de mes fesses, de mes seins où de toutes autres parties de mon corps, quand je suis dans les parages ? Pensai-je pour moi-même.

- Mais pour répondre à votre question, je fais déjà preuve de contrôle depuis que j’ai senti le sang de l’autre loup, qui plus est, je suis plus âgé que tous les membres de mon clan ici présent, alors je résiste plus facilement. Ce qui ne veut pas dire pour autant, que ce n’est pas dur. M’expliqua-t-il en tournant ses yeux rouges sangs dans ma direction, les yeux du Maître, les yeux de la soif.

- Puis-je vous faire confiance ? Lui demandai-je. Michael grogna son mécontentement.

- Avez-vous le choix ? Me répondit-il.

Bonne question, en effet. Nous étions quatre, contre toute une horde de vampires et je ne voyais pas bien ce que pouvait apporter ma contribution de toute façon, alors un allié de sa puissance, de plus dans nos rangs n’allait pas faire de mal.

Et c’est sur cette pensée que l’enfer se déchaîna sur nous.

Des dizaines de vampires se ruèrent sur nous de toutes parts. Il en arrivait de gauche, de droite mais aussi d’en haut, accrochés aux tentures, escaladant le plafond. Les loups s’étaient déjà jetés dans la bataille, et pour cause, la plupart des assaillants en avaient après eux, mais Noah se retrouvait obligé d’en repousser certains qui tentaient de m’attaquer, complètement aveuglé par le parfum du sang. De là où j’étais, je pouvais voir Michael, terrifiant sous sa forme de loup argenté, les yeux brillants de haine, le museau ensanglanté, et je priais pour que ce sang ne lui appartienne pas. Thomas et Van, sous leur forme de semi-loup, avaient été contraints de s’éloigner de leur alpha, tandis que les vampires tentaient de les isoler chacun de leur côté. Thomas, réceptionna l’un de ses agresseurs par le cou, alors que celui-ci lui fonçait dessus tête la première. Le faisant décoller du sol, il se mit à le faire tourner de plus en plus vite autour de lui, fauchant au passage les quelques vampires assez audacieux pour se rapprocher d’un peu trop près. Il le lâcha tout à coup, et la force centrifuge l’envoya culbuter dans un groupe qui se rapprochait à l’arrière de son alpha. Van, de son côté, semblait s’en donner à cœur joie, frappant, cognant, griffant et mordant tout ce qui était à sa portée. Je vis même ce qui me semblait être un bras, s’envoler sous ses coups de griffes et de crocs acérés. Et pendant tout ce temps, il ne cessait de vociférer, insultes et provocations, enjoignant les vampires à s’attaquer à lui.

Seuls quelques sons me parvenaient au milieu des cris, des sifflements et des grognements, mais je compris tout de même certains mots comme « démons, sangsues, occire, et ancêtre » mais aussi une phrase entrecoupée «  comment ce sang… arrivé à vous ? »

J’étais impressionnée, les loups s’en sortaient plutôt bien. Evidemment, les vampires étaient plus puissants en nombre et en force mais les lycans les surpassaient clairement en termes de vitesse, et réussissaient à éviter les coups les plus dangereux. Seulement j’ignorais combien de temps allait pouvoir durer leur endurance. Si on ne trouvait pas rapidement une solution de fuite, nous allions nous faire submerger et Noah aussi commençait à présenter quelques signes de faiblesse. Au moment où j’en prenais conscience, un des vampires atterrit sur le dos de mon garde du corps momentané, qui était déjà aux prises avec l’un de ses semblables. Travaillant de concert, les deux assaillants l’éloignèrent de moi et je me retrouvai seule, acculée contre l’un des murs de pierre. C’est alors qu’un autre vampire voulut profiter de la situation et se propulsa dans ma direction. Un long hurlement se fit entendre, résonnant et se répercutant contre les murs, pourtant couvert des tentures, de la salle.

Michael avait perçu le danger que je courrais et tentait de prévenir ses lieutenants, tandis que lui, se débattait au milieu de trois sangsues qui le retenait. Je vis Van, le plus proche de moi, s’élancer de tout son poids sur la créature qui se rapprochait à une vitesse folle. L’empoignant par la taille, il l’envoya se briser contre l’un des murs. Puis se relevant prestement, il me fit face et me lança un clin d’œil.

- Besoin d’un chevalier servant ? J’accours, belle princesse en détresse.

Dieu du ciel, il ne changerait donc jamais, même dans une telle situation, il n’arrivait pas à être sérieux. Pourtant je ne lui en voulais pas, oh non, loin de là ! En fait à cet instant je me serais volontiers jetée à son cou, même si j’aurais préféré mourir plutôt que l’avouer. Se rapprochant de moi, ses yeux se firent soudain graves.

- Lucinda, il y a quelque chose qui cloche. Commença-t-il. Le sang qui a tout déclenché, c’est celui de… Mais il n’eut pas le temps d’achever sa phrase. Me saisissant par les épaules, il me fit pivoter sur la droite et me repoussa fortement. J’atterris sur les fesses et je relevai rapidement la tête pour tenter de comprendre ce qui venait de se passer.  Van m’observait, les yeux exorbités, tandis qu’une main griffue ressortait de sa poitrine. Un mince filet de sang coulait le long de son menton tandis que sa bouche, grande ouverte, semblait chercher l’oxygène qui ne parvenait pas à atteindre ses poumons. Je compris alors, ce qui venait de se passer. Un vampire allait m’attaquer sur le côté et Van, l’ayant aperçu trop tard, s’était placé entre moi et celui-ci. Il avait pris le coup qui m’était destinée, il m’avait protégée au péril de sa vie, il avait fait de son corps, mon bouclier. Noah qui avait fini par se libérer, se précipita sur le vampire et l’envoya sur un groupe de sangsues qui se rapprochaient de nous, d’un revers de la main. Van s’effondra sur le sol, tandis qu’une mare de sang se formait sous lui. De nouveau, un hurlement perça le vacarme ambiant, bientôt accompagné par celui de Thomas, qui avait fini par se transformer complètement. Alors, une vague de puissance comme je n’en avais jamais ressentie encore, déferla dans toute la grande salle. Une voix tonitruante s’éleva du fond de celle-ci.

- Assez ! Quelle est cette folie ? Disparaissez immédiatement ! S’époumona le Maître qui venait de faire son entrée.

Tous les vampires à l’exception de Noah, s’enfuirent par les deux issues de chaque côté de la salle.

Profitant du calme retrouvé, je me précipitai, à quatre pattes, vers Van qui avait récupéré sa forme humaine. Les larmes brouillaient ma vue et le sol de pierre blessait mes mains et mes genoux. Allongé sur le dos, le lycan me dévisageait, le regard trouble. Tendant une main vers moi, il me sourit. Je la saisis dès que j’étais assez près.

- Tu n’as… tu n’as rien ? Me demanda-t-il entre deux toussotements humides. Les larmes s’écoulaient sans discontinuer, de mes yeux. Il m’avait sauvée la vie alors qu’il ne m’avait jamais vraiment appréciée.

- pourquoi… pourquoi tu m’as poussée ? Ça aurait dû être moi… m’étranglai-je dans un sanglot. Michael et Thomas venaient d’arriver à nos côtés, et plaquèrent leurs truffes sur le cou de Van, qui sourit faiblement.

- Le boss… il ne m’aurait jamais pardonné… si tu étais… Mais il ne put finir sa phrase, une quinte de toux le secoua et lui fit cracher du sang.

- Chut, ne dis plus rien… je… je vais te soigner…oui, laisse-moi faire… je vais… Mais tandis que je me concentrais sur le flux d’énergie que j’essayais de faire passer dans le corps mutilé de Van, rien ne se produisait, mon pouvoir refusait de me répondre et je frappai le sol de dégoût et de frustration. Pourquoi maintenant ? Pourquoi fallait-il que ça se produise maintenant ?

Le loup comprenant sans doute que sa fin était proche et que je n’arrivais pas à le soigner, déposa sa main libre sur ma joue pour attirer mon attention.

- Le… le sang… le sang dans la grande salle… c’est celui de…

Mais le dernier mot mourut sur les lèvres de Van, tandis que la lumière qui avait, depuis toujours, fait pétiller ses yeux sombres, s’éteignait, et que sa main sur ma joue, retombait lourdement sur le sol.

Les loups hurlèrent ensemble leur désespoir, et je les accompagnais de mes cris de détresse.

- Van…Van ! Criai-je. Mais il n’était déjà plus là.

 

Suite>>

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commentaires

Y
Vaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan ;(;(;(;(<br /> J'ai relu ma Camille... c'est la première fois que je relis ce passage et... je pleure une fois de plus.<br /> Mon chériiiiiiiiiiiii ;(;(;(
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