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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 16:25

Il n’aura pas fallu cinq minutes à Michael, sous la douche, pour se débarrasser des dernières traces de notre amour sur sa peau. Je me prélassai quelques minutes encore entre nos draps froissés, imprégnés de nous, en écoutant le son apaisant de l’eau qui coulait continuellement, de la pomme de douche à son corps puis de celui-ci à la faïence de la grande cabine. Je me délectai du pouvoir de l’imagination. Pouvoir merveilleux s’il en est. Michael se tenait à quelques mètres de moi, séparé par une infime et ridicule cloison, je pouvais le rejoindre si je le souhaitais mais je restai dans le lit, à la merci de mes pensées, des images qui se formaient dans mon esprit. Je le voyais nu et ruisselant sous le jet, les gouttes se rejoignant sur sa peau lisse, s’avalant les unes les autres, grossissant à vue d’œil et glissant, entrainée par leur poids, le long des courbes et des creux de mon amant. Je le voyais passer sa main sur son ventre, remonter jusqu’à son épaule, hésiter quelques instants au souvenir de ma main qui avait déjà tracé ce parcours cette nuit, et sourire. Oui ! Indéniablement ! L’imagination est une capacité magnifique surtout lorsqu’elle est suffisamment nourrie pour paraitre à ce point réaliste. Et en termes de nourriture de l’esprit j’avais été gâtée. Je pouvais m’imaginer Michael comme si j’étais dans la salle de bain, avec lui, parce que j’avais été lui. J’avais ressenti ce qu’il avait ressenti, j’avais vu à travers ses yeux, ses magnifiques yeux verts, ses magnifiques yeux bleus, j’avais senti le pouvoir et la puissance qui animaient ses mains et pourtant je l’avais vu se faire tendre et mesuré tandis qu’il m’avait touché et caressé. Je pouvais comprendre désormais, la retenue dont il faisait preuve avec moi, faisant taire sa vigueur et sa nature profonde de force de la nature, se rendant inoffensif et bienveillant dans ses caresses. Dieu que je l’aimais ! Et dieu que j’aimais qu’il m’aime ! Cette manière si franche, si honnête qu’il avait d’admettre sans détour ses sentiments pour moi, mettait mon cœur au supplice. Tant d’années perdues, tant de disputes insensées, tant de phrases mal interprétées, tant de besoins refoulés m’explosaient à cet instant en pleine figure, me renvoyant la vacuité de mon existence avant lui, comme le ressac d’une vague sur la plage. Encore et encore ! Encore et encore !

- Tu es belle, perdue dans tes pensées. Tu ressembles à la Venus de Botticelli. Me ramena-t-il à la réalité. Je n’avais pas entendu l’eau s’arrêter aussi clignai-je des yeux plusieurs fois, un peu surprise de le voir se tenir devant moi, la nudité resplendissante, les cheveux humides, attachés en tresse, le bout venant chatouiller le mamelon rosé et légèrement distendu de son pectoral droit.

- Pour une fois que je suis à ta hauteur. Pouffai-je. Tu ressembles à un dieu païen.

- Tu es toujours à la hauteur amour, tu l’es depuis très longtemps. Me dit-il en s’approchant doucement. Ses muscles roulaient sous sa peau, ses mouvements étaient gracieux et il me faisait penser à un félin. Lorsqu’il s’assit à côté de moi, je sentis mon corps répondre à un besoin urgent de le toucher, de le caresser, comme quelque chose de vitale. Je posai le bout de mes doigts sur sa poitrine, comme je respirais, comme je mangeais, comme je buvais, pour combler une nécessité de la chair, comme pour me maintenir en vie. Il soupira d’aise sous mon effleurement. Le sentiment était partagé et j’en avais presque peur. Il me suivait dans ma douce folie, pire, il la vivait avec intensité. Un crépitement léger sous mes doigts me démangeait, je pouvais sentir le lien de notre couple et il était fort, tangible… Les émotions y passaient comme sur une autoroute à double sens. C’était magique ! C’était nous !

- Tu me rejoins quand tu as fini ? Me demanda-t-il doucement.

- Oui, je file sous la douche et j’arrive.

- Désolé. Me dit-il l’air contrit. J’aurais voulu qu’on la partage cette douche.

- Ne t’inquiète pas, tu dois rejoindre tes loups alors dépêche-toi.

- Nos loups ! Me reprit-il.

- Oui pardon. Dis-je en riant. Nos loups ! Allez va, et ne t’en fais pas, des douches ensemble, on aura tout le temps d’en prendre plus tard.

Une ombre passa soudain dans les yeux de Michael, une ombre que nous avions pris soin de mettre de côté ces dernières heures mais qui s’infiltra entre nous deux, comme un retour de bâton. La guerre était en marche, et nous ne savions pas ce qu’il en ressortirait, ni si nous allions en réchapper, alors pour ce qui était des douches à deux…

Je pris la tête de Michael entre mes mains et posai mon front contre le sien.

- Promets-moi qu’il y aura des douches ! Promets-moi que tu seras prudent ! Promets-moi qu’il y aura encore des nuits d’amour et des rires !

Mon compagnon ferma les yeux et soupira profondément.

- Il n’y a rien au monde que je souhaite plus amour… Ça, je peux te le promettre.

- Michael… Murmurai-je avec appréhension. Tu m’as promis de ne jamais m’abandonner… Tu es un homme de parole n’est-ce pas ?

- …

- Michael Madison ! Repris-je d’un ton plus ferme. Tu vas aller rejoindre nos loups, tu vas établir un plan et tu vas aller botter le cul de ces foutus sangsues et ensuite tu me reviens et en pleine forme, je te préviens ! Et si tu envisages ne serait-ce qu’une seule seconde, un truc stupide comme te sacrifier ou je ne sais quoi, je peux te jurer que je te ramènerai moi-même, de gré ou de force, et là, je te promets que tu regretteras d’être encore vivant ! Est-ce que c’est bien clair ?

Mon amant rouvrit les yeux en soulevant un sourcil. Les petites rides d’expression au coin de ceux-ci firent leur apparition alors qu’un sourire arrogant se dessinait sur ses lèvres.

- Je vais te dire un truc, je te promets de revenir en un seul morceau si de ton côté tu me promets qu’à mon retour tu me refais ce truc avec ta langue sur mon…

Je me jetai sur lui et l’embrassai pour couper court à ses paroles. Il était inutile qu’il me rappelle à quel point j’avais perdu toute pudeur cette nuit, rien que d’y penser, mes joues me brulaient.

- Marché conclu ! Dis-je en le relâchant. Maintenant, fonce !

 

Une quinzaine de minutes plus tard, je poussai la porte du gymnase, au sous-sol de la maison, seule pièce suffisamment grande pour contenir toute la meute et qui tenait donc également lieu de salle de conseil. Michael était sorti de la chambre au moment où j’étais entrée dans la douche et je m’étais dépêchée de venir à bout de la tâche pour le rejoindre le plus vite possible. J’avais néanmoins pris le temps de me savonner entièrement deux fois. Pas parce que je me sentais sale ou quoi que ce soit d’autre, mais parce que je ne parvenais pas à retrouver mon parfum naturel. J’avais eu beau me frotter encore et encore, jusqu’à en avoir la peau rouge, une odeur étrange m’imprégnait entièrement comme un tatouage olfactif sur tout mon corps. Au final j’avais abandonné l’idée de m’en débarrasser. C’était assez subtil pour que je sois la seule à le remarquer et ce n’était pas si désagréable que ça. C’était un peu comme si une touche épicée venait souligner mon parfum naturel. Et puis, j’imaginais que faire l’amour avec un loup garou alpha pendant presque vingt-quatre heures ne pouvait pas, ne pas laisser de traces, même si je ne comprenais pas trop moi-même ce que j’entendais par là.

Je commençais à m’habituer à devenir le centre d’attention de la meute à chaque fois que je pénétrais dans cette grande salle. Bien sûr, cette fois-ci ne dérogea pas à la règle et tous les regards convergèrent dans ma direction lorsque je franchissais le seuil, j’avais pourtant pris soin de ne pas laisser claquer la porte derrière moi.

Aucune hostilité ne me frappa, dans les yeux de la meute, en revanche je pouvais clairement voir de l’amusement, de l’étonnement, et même de l’approbation.

Ok, voilà qui était plutôt cool ! Mais ce qui aurait vraiment été génial, aurait été de savoir pourquoi je provoquais tout ça dans les yeux de mes loups. Parce qu’ils avaient beau m’avoir déjà acceptée comme leur femelle alpha, je n’avais jamais surpris ces émotions-là dans le regard d’aucun d’entre eux jusque-ici.

Je quittai la meute des yeux et les posai sur mon compagnon, qui, debout devant eux, comme la dernière fois, semblait attendre encore quelques retardataires, tandis qu’il discutait avec Nathan. Il tourna les yeux vers moi au moment où les miens se posèrent sur lui, et m’adressa un sourire à damner une sainte. Bon sang que j’aimais ce sourire, et j’aimais encore plus le fait qu’il me soit adressé. Et puis un muscle tressauta dans sa mâchoire et son sourire s’envola en même temps que son expression se transformait en colère. A ce moment, je sentis deux bras m’entourer la taille dans un étau d’acier et me soulever du sol. Avec calme et composition, je poussai un long soupir fatigué.

- Repose-moi Van ! Dis-je d’un air blasé.

- Hé ! Comment tu as su que c’était moi ? Me demanda-t-il avec étonnement. On aurait dit qu’il venait de se rendre compte qu’il avait été blousé sur la marchandise.

- Parce qu’il n’y a que toi pour être assez crétin pour me prendre dans tes bras, alors que Michael regarde.

Je me tournai vers lui et levai un sourcil avec ironie. Il posa ses avant-bras sur mes épaules et colla son front contre le mien.

- C’est ça qui est amusant. Me chuchota-t-il. Si ça ne le faisait pas tant enrager, je ne le ferais pas.

Je levai les yeux au ciel au moment où le grognement de Michael parvint à nos oreilles. Parfait timing ! Mais Van ne lui jeta même pas un coup d’œil et pencha sa tête pour m’embrasser dans le cou. A ce moment la porte claqua et j’affichai un regard paniqué.

- Attention, Julian vient d’arriver ! Murmurai-je en prenant un ton affectée.

Van se redressa dans la seconde et recula de quelques pas, avant de se retourner vers le nouveau venu.

J’éclatai alors de rire devant les yeux plein de reproches de mon ami. Julian ne venait pas d’arriver mais j’avais adoré le voir paniquer.

- Aaaah ! Tu es un livre ouvert ! Me moquai-je

- C’était un coup bas ma belle !

- Oui mais c’était de bonne guerre ! Et maintenant que j’ai un moyen de te taquiner je ne vais pas m’en priver. Dis-je en jouant exagérément des sourcils. Et puis tu sais bien que Michael ne fait que jouer dans ton jeu, je ne vois pas pourquoi ça t’amuse encore d’essayer de le rendre jaloux alors qu’il ne le fait que pour te faire plaisir.

Mon compagnon savait mieux que n’importe qui, qu’il n’y avait jamais eu et qu’il n’y aurait jamais ce genre de sentiments entre Van et moi. D’ailleurs, en règle générale, il ne réagissait même pas devant nos petites marques d’affection.

- Ahaha ! Mais la donne a changé princesse ! S’amusa-t-il. Le grand méchant loup peut bien essayer de se contenir mais maintenant qu’il a dévoré le petit chaperon rouge, il sortira les griffes, même si c’est mère-grand qui l’approche !

Je le regardai de haut en bas avec un sourire.

- Si je comprends bien, dans l’histoire c’est toi mère-grand ?

- Exactement ! Et tu es le petit chaperon rouge ! Un petit chaperon rouge qui vient d’être marquée par son mâle ! Et si j’en juge par les fragrances que tu dégages, il n’y est pas allé de main morte le bougre !

Je sentis le sang affluer à mes joues, maudissant une fois de plus ma carnation de rousse.

- Et qu’est-ce que tu veux dire par là ? Lui demandai-je d’un ton un peu plus brusque que ce que j’avais souhaité employer.

- Je veux dire que ça y est, il te l’a placardé ton panneau « défense de toucher, propriété de Michael Madison ». Et non seulement il te l’a planté en plein milieu du front mais en plus, il l’a renforcé, blindé, et peint en rouge flashy !

Je le regardai avec des yeux ronds, partagée entre la révolte et l’envie de me pâmer.

- En gros ça veut dire que pas une seule créature de sexe masculin, à moins qu’il soit suicidaire, ne va t’approcher à moins de deux mètres à partir de maintenant. M’expliqua-t-il. En fait, vu la puissance de la marque de notre bon alpha, je pense que tu risques aussi de faire fuir les humains. Seulement eux, à la différence des créatures magiques, ne sauront pas pourquoi ton parfum envoutant les fera flipper. Et tu sais quoi, je pense que là, avec la dose qu’il t’a mise, tu peux même oublier de posséder un quelconque animal de compagnie mâle.

Il avait l’air très heureux, un peu trop à mon avis. Je me tournai vers Michael en tentant de lui asséner mon regard le plus meurtrier, chose qui n’était pas facile puisqu’à chaque fois que je le voyais, j’avais envie de me jeter dans ses bras. Foutu lien de couple !

Il me lança son regard le plus innocent en me montrant ses mains, paumes vers l’avant, comme s’il ne comprenait pas mes intentions. Il se fichait de moi bien sûr. Un loup garou était capable d’entendre une mouche voler dans un hall de gare.

- Et pourquoi toi ça ne t’affecte pas ? Demandai-je à Van en me retournant vers lui. Aux dernières nouvelles tu es aussi un mâle que je sache.

- Et tu es bien placée pour le savoir. Me dit-il avec un clin d’œil.

Génial ! Trois… Deux… Un…

- Vous avez l’air d’avoir une conversation intéressante ! Grogna Michael à seulement deux pas de moi.

Bingo !

Je frappai Van à l’épaule. J’aurais pu nier mais Michael aurait su à la seconde où j’aurais ouvert la bouche que je mentais.

- C’est pas vrai ! M’exclamai-je en me pinçant l’arête du nez.

- C’est quoi cette histoire alors ? Nous relança Michael.

- Tu ne dois pas tenir un conseil de meute où je ne sais quoi, toi ? Tentai-je de couper court à toutes autres questions gênantes.

- Oui, ça peut attendre, tout le monde n’est pas encore arrivé, donc qu’est-ce qui te permettrait d’être certaine du sexe de Van ?

- Eh ben merci ! S’indigna ce dernier. Ça fait plaisir ! Et qu’est-ce qui lui permettrait d’en douter, boss ?

Mouais, jolie tentative de noyer le poisson mais il en fallait plus à Michael pour s’emmêler les pinceaux. Il ne répondit pas mais regarda Van d’un air qui disait « est-ce que tu me prends pour un idiot ? »

- Bon ça va ! M’exclamai-je alors. Je vous laisse vous débrouiller tous les deux. Vous me fatiguez !

Je m’éloignai déjà en direction de Thomas que j’avais aperçu dans la masse des loups en arrivant, quand une voix désespérée me fit m’arrêter.

- Mais non ! Ça ne fonctionne pas comme ça, Lucy ! S’écriait Van. Si je peux me permettre d’emmerder Michael c’est uniquement parce que je sais que tu ne le laisseras pas se venger.

Mon compagnon grogna et je soupirai en laissant mes épaules s’affaisser dans un geste de découragement ! Cet abruti avait raison et ça me faisait mal d’en prendre conscience.

Je pivotai sur mes talons, parcourus rapidement la distance qui me séparait d’eux et plantai un petit baiser sur les lèvres de Michael en me mettant sur la pointe des pieds.

- Allez mon cœur, tu sais bien que quoi qu’il se soit passé avec Van ce n’était que pour se taquiner, il n’y a pas ce genre de choses entre nous. Puis, passant à Van que j’embrassai sur la joue. Et toi, sois un gentil loup et arrête d’embêter ton alpha ou un jour, même moi ne pourrai pas l’empêcher de te punir.

Je me plaçai ensuite, exactement entre eux deux et plaquai mes mains sur leurs entrejambes respectives.

- Allez les enfants, on fait la paix ! Vous êtes deux puissants mâles et vous en avez tous les deux une grosse.

Puis je lançai un clin d’œil à un Michael et un Van assez ébahis pour risquer de gober des mouches, me retournai et repris ma direction initiale.

Lucinda Walker ou tout l’art de désamorcer une situation potentiellement critique avec… un certain doigté. Ouais, c’était moi !

 

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