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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 08:53

Je m’étais préparée au spectacle qui m’attendait dans la chambre. Après tout, j’avais déjà soigné plus d’un loup, même à l’agonie. J’avais appris à soigner avec l’aide de la régénération rapide de ceux-ci. Ce qui est très pratique pour une petite blessure, ou même pour une blessure qui serait mortelle pour l’homme. D’ailleurs, la lycanthropie permet la guérison de presque tout ce qui peut être infligé par l’homme ou par un simple accident. Les blessures par balles, les coups de couteaux, les petites fractures, mais aussi les accidents de voitures, les chutes d’une certaine hauteur, l’électrocution, ainsi que les brulures, même graves. En somme, tout ce qui peut être fatal aux êtres humains, ne met pas en danger la vie des loups. Grâce à cette incroyable résistance, un loup-garou est quasiment invincible, et c’est sans compter sur leur force surhumaine. Mais quasiment, ce n’est pas complètement. Les lycans sont allergiques à l’argent. Ce métal empêche leur pouvoir de guérison de fonctionner. Aussi, lorsqu’un loup est blessé par une balle ou une lame en argent, il a autant de chance qu’un être humain, d’y succomber. Mais ce n’est pas la seule chose qui puisse blesser un loup-garou. Lorsqu’il est confronté à une puissance équivalente ou supérieure à la sienne, le  corps d’un loup est aussi vulnérable que celui de n’importe qui. C’est pourquoi la majeure partie des décès de loups garous résultent des blessures infligées durant un combat de domination au sein de leur propre meute. Dans ce cas, c’est la quantité, ainsi que la gravité des blessures qui empêchent leur pouvoir de guérison d’être efficace. Sans une intervention extérieure un peu particulière, le loup n’a, en général, aucune chance de s’en sortir. Et c’est là que j’interviens. L’aide extérieure un peu particulière, c’est moi ! Et Dieu sait que je n’aime pas me vanter, mais cela faisait trois ans que Michael n’avait perdu aucun membre de sa meute, depuis que j’étais devenue la guérisseuse officielle. Hourra pour moi !

Alors que je pénétrai bruyamment dans la chambre − il n’est jamais bon de surprendre un loup quelle que soit la situation, ça pourrait se retourner contre vous − deux regards se tournèrent vers moi. Le premier appartenait à Thomas, l’un de mes lycans préférés dans la meute. Thomas est le plus calme et le plus doux des loups que je connaisse. Il sait parfaitement se contrôler, en toutes circonstances, mais il peut aussi devenir redoutable lorsque la situation l’exige. Si je ne l’avais pas vu de mes propres yeux sous sa forme de lupine, j’aurais eu du mal à croire qu’il en est un. Et même sous sa forme lycanthrope, il ressemble plus à un gros chien de compagnie, qu’à un terrible prédateur capable de déchiqueter de l’acier avec ses griffes. Un jour, il m’avait expliqué que son caractère était dû à la manière dont il avait été transformé. Alors qu’il était encore humain, il était tombé fou amoureux d’une femme qui était en fait une louve. Leur amour était tel, que la transformation de Thomas s’était imposée comme le meilleur moyen pour eux d’être heureux ensemble. Et ça avait été le cas, du moins jusqu’à ce que sa femme ait été tuée d’une balle en argent, par un chasseur de loups garous, un siècle plus tôt. Je ne vous ai pas parlés de l’exceptionnelle longévité que confère la lycanthropie ? Ben voilà, c’est fait ! Il n’empêche qu’il est le seul, à ma connaissance, à avoir souhaité sa transformation. Il avait accepté sa bête avant même que celle-ci soit en lui et rares sont les loups dans ce cas.

- Lucinda, te voilà enfin. On ne sait plus quoi faire, Marco est très mal en point. Van ne l’a pas ménagé. Me dit-il en me prenant dans ses bras comme après une longue absence. Je ne fis rien pour me dégager, les marques d’affection de Thomas ne m’avaient jamais dérangées, contrairement à celle de Michael, allez savoir pourquoi !

- Oui, j’imagine que son état est critique, sinon je ne serais pas là. Répondis-je, à moitié étouffée contre son épaule.

L’autre membre de la meute qui se trouvait dans la pièce et que je ne connaissais pas, s’écarta pour me laisser le champ libre.

L’état de Marco n’était pas critique, il me semblait désespéré. J’avais l’estomac plutôt bien accroché lorsqu’il s’agissait de sang, du moins en général. Pourtant cette fois-ci, je ne pus réprimer un haut-le-cœur en voyant ce qui m’attendait. Marco gisait sur le dos, sous sa forme humaine. Trois longues et profondes estafilades, sans doute provoquées par un coup de patte, lui barraient la totalité du torse en diagonale, partant de son épaule à sa hanche opposée. Je pouvais distinguer des morceaux de ses intestins à l’intérieur de l’impressionnante blessure. Il avait carrément été éventré. Van n’y était, en effet, pas allé de main morte. Cette plaie était celle qui sautait aux yeux en premier, mais en regardant plus attentivement l’ensemble de son corps, on pouvait voir une multitude de blessures plus petites mais pas moins profondes. Des trous de la taille d’une balle, lui perforaient le cou et les épaules. Sa cage thoracique avait l’air d’être enfoncée en plusieurs endroits et sa jambe gauche formait un angle bizarre sous le drap ensanglanté, recouvrant le bas de son corps. Et c’était sans compter les hématomes qui se formaient déjà un peu partout sous sa peau. Les loups marquent plus vite après un coup très puissant, mais les traces disparaissent en seulement quelques heures. Du coup, la peau de Marco était parsemée de rouge, de jaune, de violet et de bleu selon le stade de l’hématome.

Tandis que je m’approchai du blessé, je jetai un coup d’œil réprobateur à Thomas.

- Je ne pouvais rien faire Lucy, tu le sais bien, pas la peine de me regarder comme ça. Lorsqu’un défi est lancé, on ne peut pas s’interposer, c’est la loi. Me dit-il d’un air contrit comme si cette loi le frustrait autant que moi.

- Je sais. Mais regarde-le, ce n’est qu’un gamin. Tu aurais pu le dissuader de défier Van. Vos lois sont vraiment idiotes. M’emportai-je contre Thomas. Marco n’avait que dix-huit ans et avait rejoint la meute deux ans auparavant, juste après sa transformation. Je n’avais que vingt-cinq ans mais en le voyant ainsi étendu et vulnérable, je ne pouvais pas le voir autrement que comme un gamin.

- Elles ne sont peut-être pas parfaites mais elles assurent notre pérennité depuis des millénaires, Walker. Ton statut dans la meute ne t’autorise aucunement à critiquer nos coutumes et encore moins à rejeter la faute de ce qui s’est passé sur Thomas. Retentit une voix derrière moi. Michael nous avait rejoints et se tenait dans l’encadrement de la porte. Il s’était visiblement remis en mode « alpha » et me regardait intensément comme s’il cherchait à voir au travers de mon corps. Ses propos n’avaient pas été prononcés sous forme de reproches mais comme des faits, ce qu’ils étaient objectivement.

- Pouvez-vous faire quelque chose pour lui ? Me demanda l’inconnu de la pièce d’une voix suppliante.

Je me tournai vers lui et le regardai plus en détail. Il était grand, mais vraiment chétif pour un loup. Ses fins cheveux blonds retombaient délicatement sur ses épaules et le faisait sembler encore plus fragile. Effet renforcé par ses grands yeux bleus. Je ne lui donnais pas plus de quinze ou seize ans, que faisait-il là ? Ce n’était qu’un gosse.

Je ne le connaissais pas et j’étais pourtant sure d’avoir rencontré tous les membres de la meute au moins une fois. De plus, s’il m’avait demandé si je pouvais aider Marco c’est que, lui, ne me connaissait pas. Il était nouveau.

- Je vais faire mon possible. Lui promis-je d’une voix douce. Il avait l’air totalement paniqué et je ressentais le besoin « ridicule » de le protéger. « Ridicule » parce que si l’envie lui prenait, il pouvait me faire voler jusqu’à l’autre bout de la pièce d’une simple pichenette.

- Où est Van? Demandai-je prudemment. Je voulais bien sauver la vie d’un crétin inconscient mais je refusais de perdre la mienne au cas où celui qui lui avait fait ça revenait finir le travail. Et je ne doutais pas que si Van se pointait, il enverrait valser tout ce qui se tenait sur son passage, sans s’inquiéter qu’il s’agisse de loups garous robustes ou d’une frêle petite humaine telle que moi.

- On l’a bouclé dans une cellule au sous-sol, ne t’en fais pas. Me répondit Michael toujours en mode « alpha impassible ».

Bien, dans ce cas j’allais pouvoir laisser parler mon art.

- Sortez tous de la pièce s’il vous plait.

- Tu me laisseras y assister un jour ? Demanda Michael avec une pointe de défi dans la voix.

- Bien sûr, quand tu seras à sa place. Dis-je en désignant Marco du menton.

Il me regarda avec l’air de celui à qui on ne la fait pas, puis tourna sur ses talons et referma la porte derrière lui.

 

Enfin seule, je m’approchai du lit et détachai le holster que je posai sur la table de nuit. J’enlevai ma veste qui risquait de me gêner et m’assis sur le tabouret que quelqu’un avait placé à côté du lit. Si je demande à être seule, ce n’est pas par pudeur ou parce que c’est dangereux. Non, si je demande à être seule c’est parce que j’ai besoin d’une concentration extrême pour guérir d’aussi graves blessures.

Je fermai les yeux et me focalisai sur le faible battement de cœur de Marco. Je ne tendai pas les mains en avant. En réalité, je n’ai pas besoin de poser mes mains sur quoi que ce soit pour guérir, mais j’avais remarqué que les clients me payaient plus volontiers à la fin de la séance, si je me servais de mes mains, dans le cas contraire, ils ont l’impression que je n’ai rien fait et qu’ils se sont fait avoir. Je peux comprendre.

Les battements de cœur étaient lents mais forts et je trouvai bientôt le rythme qu’il me fallait. Soudain, je devenais solide et liquide, toute petite et gigantesque en même temps, endormie mais bel et bien réveillée. C’est difficile à expliquer, mais c’est comme si j’étais consciente de tout ce qui m’entourait. La peinture bleue claire de la chambre se transformait selon tout le spectre des couleurs, je pouvais distinguer chaque latte du parquet comme une entité à part entière et je pouvais compter le nombre de couches de vernis qui les recouvraient. Je distinguais chaque particule de poussières qui virevoltait dans le rayon de soleil qui traversait la pièce, j’aurais presque pu les compter. Mais surtout, je percevais chaque partie du corps de Marco. Chaque veine, chaque parcelle de peau, chaque petit bout d’os, aucune des cellules qui le composaient n’avaient de secret pour moi. Le souffle de vie qui les animait, circulait à travers moi comme un courant électrique et laissait tout un tas de sensations différentes. Je pouvais ressentir le souffle du vent sur ma peau, l’odeur des sous-bois et le hurlement du loup qui souffrait. Il ne m’en fallait pas plus, j’étais connectée à Marco et lui insufflait un peu de mon propre courant.

Je localisai la douleur qui se tapissait au fond de lui et la repoussai doucement d’abord, tentant de gagner un peu de terrain. Elle résistait, luttant pour garder son emprise sur les nerfs de mon patient. J’envoyai une décharge plus puissante qui balaya la souffrance comme une déferlante impitoyable. Je sentis les muscles de Marco se détendre sous mon emprise. Maintenant qu’il n’avait plus mal je pouvais m’attaquer à la guérison à proprement parler.

Je commençais directement par l’entaille la plus profonde, celle qui lui  barrait le haut du corps. J’envoyai une décharge dans la chair lacérée et entamai une sorte de zigzag de chaque côté de la plaie. Une intense chaleur m’envahit, augmentant un peu à chaque seconde, jusqu’à ressentir comme une brûlure. J’ouvris les yeux pour vérifier que tout allait bien. Le courant absorbait le mal et la blessure avait déjà commencé à se refermer, je ne pouvais pas voir l’évolution de la guérison en direct mais je savais que si je refermais les yeux un instant pour les rouvrir une minute plus tard, la plaie se serait encore un peu plus refermée. C’était un peu comme regarder le soleil avancer dans sa course. On ne peut pas le voir descendre vers l’horizon en le fixant mais si on le regarde une heure plus tard, on voit clairement qu’il est descendu.

A présent, le courant agissait par lui-même, avide des blessures de Marco, il les traquait et s’insinuait par tous ses pores, s’infiltrait dans les veines, suivant la course sanguine jusqu’à la prochaine blessure.

Au bout de deux heures et demie, le corps de Marco avait retrouvé son intégrité. Ne restaient de son combat que quelques fines traces rosées sur sa peau pâle, qui finiraient également par disparaitre.

Deux heures et demie, pour d’aussi graves blessures, c’était un record pour moi. Mon pouvoir s’intensifiait, je le sentais depuis quelque temps. Bien sûr le pouvoir de guérison du loup m’avait beaucoup aidé. Jamais je n’aurais pu guérir un humain atteint du même mal en aussi peu de temps, et de toute façon je doute qu’un humain y ait survécu.

Marco n’ouvrit pas les yeux alors que je me relevai doucement du tabouret. Je soigne les blessures physiques mais pour ce qui est de l’esprit, c’est une toute autre histoire, et Marco devait être profondément choqué et fatigué. Un peu de repos ne lui ferait pas de mal.

J’étais chancelante mais mes jambes parvenaient tout de même à me porter. J’étais moi aussi épuisée. Cela faisait un moment que je n’avais pas soigné de telles blessures, et même si le loup m’était venu en aide, j’avais utilisé une bonne partie de mon énergie. Pourtant ce n’était pas encore fini. Après avoir absorbé le mal, le courant était revenu en moi et commençait à me picoter un peu partout, si je n’agissais pas rapidement, ça allait devenir très douloureux.

Je pris appuis contre le mur et le longeai, à peine portée par mes jambes flageolantes. Je sentais la brûlure se répandre dans tout mon corps et s’intensifier à chaque seconde. Je me dirigeai tant bien que mal vers la porte et posai ma main sur la poignée. Le métal rafraichissant m’apaisa suffisamment pour me donner la force de la tourner.

La porte s’ouvrit brusquement et je sentis mes jambes céder sous moi. J’allais m’écraser lamentablement sur le parquet et je n’étais pas sure de pouvoir me relever sans aide. Je me recroquevillai en attendant la secousse que provoquerait le contact de mon corps brûlant avec le sol… mais rien ne se passa. Je m’étais écroulée mais tout ce que je sentais, c’était la douceur de la peau et l’odeur d’une eau de Cologne luxueuse. J’étais tombée dans les bras de Michael, au sens propre du terme.

Il passa l’un de ses bras musclés derrière mon dos, l’autre sous mes genoux, et me souleva en poussant sur ses jambes comme si je ne pesais pas plus lourd qu’une plume. En même temps, si les loups garous étaient capables de renverser un 4x4 sur le dos sans verser la moindre petite goute de sueur, je ne voyais pas pourquoi ça me surprenait autant.

- Eau… de l’eau, vite ! Marmonnais-je, à moitié étouffée par la douleur.

- Je sais, on y va ne t’inquiète pas, c’est bientôt fini.

Sa voix était calme mais la tension de ses bras m’apprit qu’il était très agité. Est-ce qu’il était inquiet pour moi ? Et comment se faisait-il que j’avais atterri dans ses bras ? M’attendait-il derrière la porte tout ce temps ? Non, je ne devais pas penser à ce genre de choses. Après tout, il savait dans quel état je ressortais de ce genre de séance et il avait besoin d’une guérisseuse en état de marche pour la meute.

Il donna un grand coup dans la porte devant lui, qui s’ouvrit en se fracassant contre le mur, dans une pluie de petits bouts de bois. La salle de bain était grande, trois fois plus que la mienne apparemment. C’était la première fois que je pénétrais dans celle-ci. Le soleil passait par trois grandes fenêtres et se reflétait dans le mur en face, entièrement recouvert de miroir de taille humaine. Dans un coin, il y avait une gigantesque douche fermée par des vitres transparentes. Michael m’y déposa en entrant avec moi. Nous étions deux dans la même douche et pourtant nous étions très à l’aise, il y avait même encore assez d’espace pour faire rentrer deux ou trois personnes de plus, c’était impressionnant. Ma douche à moi devait mesurer un mètre carré, d’après mes prévisions les plus optimistes, et à chaque fois que je bougeais, le rideau de douche froid se collait à mon dos mouillé. Je détestais ça.

Il leva le levier du mitigeur et l’eau salutaire se déversa en fines gouttelettes par une énorme pomme de douche d’au moins quinze centimètres de diamètre qui était fixée au mur. L’eau était juste à la bonne température pour que je ne grelotte pas de froid mais que je ne m’ébouillante pas non plus. L’avait-il réglé juste avant en pensant à moi ? Je n’en avais pas la moindre idée et franchement, ce n’était pas le plus important pour l’instant. Tout ce que je savais c’était que la brûlure, si vive, il y avait quelques secondes, était en train de s’apaiser. Le feu qui me rongeait, s’éteignait et disparaissait avec le liquide translucide. C’était ainsi depuis toujours, une fois la guérison achevée, je devais me dépêcher d’entrer en contact avec de l’eau, sans quoi je finirais sans doute par me consumer. Au sens propre ou au sens figuré ? Je n’avais aucune envie de le découvrir.

Alors que la douleur disparaissait petit à petit, je recouvrais mes esprits et prenais réellement conscience de ce qui m’entourait. Je clignai des yeux et regardai autour de moi. La salle de bain avait quelque chose de familier bien que je n’y sois jamais venue auparavant. J’avais dû ouvrir les yeux alors que Michael me transportait dans ses bras. Quoi ? Michael ? Ses bras ?

Je ne m’en étais pas encore rendue compte mais je me sentis soudain comme entravée, comme si quelque chose de puissant m’empêchait de bouger. Je tentais de me redresser mais ce quelque chose m’en empêcha. Prise de panique, je tentai de me débattre mais je ne réussis qu’à glisser sur la faïence humide de la douche.

- Ne bouge pas, tout va bien, c’est moi. Entendis-je Michael me chuchoter d’une voix un peu trop rauque.

- Lâche-moi ! Qu’est-ce qui te prend ? Dis-je, toujours aussi paniquée. Je déteste ne pas pouvoir bouger librement. Michael dut l’entendre dans le ton de ma voix parce qu’une seconde plus tard, j’étais de nouveau libre de mes mouvements.

- Désolé, tu as été… prise de convulsions et j’ai dû te tenir pour ne pas que tu te cognes la tête par terre. Je ne voulais pas … profiter de la situation si c’est ce que tu crois. Dit-il d’une voix dure, pleine de reproches.

En fait je n’avais pas vraiment pensé à ça, mais l’idée d’être bloquée dans un petit espace clos avec un loup-garou ne m’avait pas franchement rassurée.

Encore une fois, il dut lire mes pensées sur mon visage.

- Tu n’y avais même pas pensé n’est-ce pas ? Dit-il en me jetant un regard presque dédaigneux. Tu ne vois jamais l’homme en moi, seulement le loup. C’est ce qui te perdra Walker. Un sourire narquois apparut sur ses lèvres.

Pour ma part, il me semblait au contraire voir un peu trop l’homme en lui, du moins plus que je ne l’aurais voulu.

 

Mes vêtements étaient trempés, du coup Marli insista pour m’en prêter. Ils étaient un peu trop courts et moulant à mon gout mais au moins ils étaient secs. J’étais descendue à la cuisine pour avaler quelque chose et retrouver un peu de force, ce qui n’était pas du luxe. A travers les fenêtres, je pouvais déjà voir que la nuit commençait à tomber. Etait-il si tard que ça ? J’allais devoir me dépêcher si je voulais rentrer avant que l’obscurité soit totale. Ce n’était pas que j’avais peur du noir, en revanche, ce qui s’y tapit me fichait une trouille bleue. Il existe en ce monde, des créatures si dangereuses qu’elles feraient passer ma puissante et implacable meute de loups garous préférée, pour une portée de bébé labrador sans défense. Et si vous voulez éviter de rencontrer ces charmantes bestioles, il vaut mieux rester chez vous une fois la nuit tombée parce que c’est toujours le moment qu’elles choisissent pour sortir de leurs trous.

Michael dut s’apercevoir de mon inquiétude alors qu’il remplissait ma tasse vide de café bien chaud.

- Prend ton temps pour te remettre, je te raccompagnerai chez toi une fois que tu auras fini. Dit-il de ce ton paternaliste qui me hérissait.

- Merci mais ça ne sera pas nécessaire, je rentre maintenant de toute façon.

- Tu rentres maintenant ? Pff, laisse-moi rire, tu ne tiens même pas debout toute seule. Je te raccompagne chez toi un point c’est tout. Il avait un peu élevé la voix et je sentais qu’il n’en faudrait pas beaucoup plus pour l’énerver. Il devait encore être vexé après l’incident dans la salle de bain. Néanmoins, je ne suis pas très douée pour faire retomber la pression, j’aurais même plutôt un don pour jeter de l’huile sur le feu.

- Ne joue pas ton alpha avec moi, je rentre maintenant que ça te plaise ou non. Et comme pour lui prouver que j’avais raison, je me levai d’un bon de la chaise pour me diriger vers la porte. Et comme pour me prouver qu’il avait raison, je sentis mes genoux lâcher sous le poids de mon corps. Je m’étalai lourdement sur le carrelage blanc dans un bruit sourd. Alors que je relevai la tête, je le vis s’accroupir devant moi, très satisfait de ce qui venait de m’arriver.

- Tu disais ? Demanda-t-il très calmement et souriant.

 

Suite>>

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commentaires

P
Aaaaaaah il est horripilant à avoir raison XD<br /> <br /> Sympathique, avec toujours le même bémol ^^.
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